"C'est le mal qui triomphe": la fronde des policiers inquiète à Marseille

La contestation contre le placement en détention provisoire d'un policier à Marseille s'installe dans la durée et progresse dans d'autres villes françaises. Dans la cité phocéenne, la sécurité publique mais aussi certains services de police judiciaire ont rejoint le mouvement pour soutenir leur collègue.
L’ensemble des fonctionnaires de la BAC de la ville a arrêté le service, et les activités des agents sont considérablement ralenties dans le département. Si les interventions d’urgences restent traitées, les patrouilles sont moins nombreuses, les délais d'attente sont plus longs pour le 17. De quoi inquiéter les commerçants et les habitants de Marseille.
Pour Benjamin, commerçant, le souvenir des émeutes reste vif. Pour se rassurer, il aimerait voir plus de policiers dans les rues: "Je préfère qu'ils soient là, évidemment. Avec tout ce qui s'est passé, c'est un moment où c'est crucial".
"Ça ne fait même pas un mois, c'est important de maintenir justement la sécurité de tous", ajoute ce commerçant marseillais.
À quelques centaines de mètres, dans sa boulangerie, Lotaire bouillonne: "C'est inquiétant". Le regard plein de colère, il craint plus pour les personnes vulnérables et ses proches, que pour son commerce: "Ma mère, elle se fait agresser dans la rue demain, la police ils vont dire quoi, ils sont en congés? Ils ne peuvent pas venir la sauver si elle se prend un coup de couteau dans la rue pour son sac? Je ne sais pas quoi vous dire, c'est trop triste".
"C'est quand même dangereux"
Malgré leur mouvement, les policiers continuent à traiter les urgences, comme les agressions. La rengaine est la même chez certains habitants, comme Gilles, qui suit la situation de près: "C'est quand même dangereux, parce que ça va donner satisfaction aux individus qui se permettent de beaucoup de choses".
"S'il n'y a plus de forces de l'ordre, obligatoirement ils vont faire ce qu'ils veulent. C'est le mal qui triomphe maintenant", ajoute-il.
Si Gilles continue à sortir, il confie tout de même faire plus attention quand il rentre chez lui le soir.