"Ça rassure, mais on a besoin de pérennité": la CRS 81 arrive en renfort en Marseille

Elle avait été annoncée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, après les émeutes de l’été dernier: la CRS 81 arrive à Marseille. Cette nouvelle unité, spécialement formée pour lutter contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants, sera opérationnelle dès ce vendredi.
Les 194 agents qui la composent pourront intervenir en urgence dans la cité phocéenne, mais aussi dans le grand sud de la France. "À tout moment, une cinquantaine de policiers peuvent monter dans des camions pour intervenir en quelques minutes" explique la directrice des compagnies républicaines de sécurité.
Après les violences de ces derniers mois, l’arrivée de cette nouvelle compagnie de CRS est plutôt bien accueillie par les habitants. "En général à Marseille, il n’y a pas assez de policiers. Donc, qu’il y ait plus de flics, c’est plus rassurant", estime une première. "Vu qu’il y a beaucoup de fusillades, ça peut nous permettre de sortir plus en sécurité", assure une autre. "Je ne sais pas s’ils arriveront à déloger les réseaux, mais si au moins ils peuvent plus sécuriser le quartier, faire en sorte que les familles, les enfants puissent sortir en toute sécurité...", pointe un dernier habitant.
"Pas une solution sur le fond"
Des renforts de police, c'est une demande forte des associations, comme le collectif "Trop jeune pour mourir". Mais pour son fondateur, Hassen Hammou, il faudra beaucoup plus que ça.
“C’est très bien sur le moment parce que ça rassure, mais on a besoin de pérennité, d’une police qui s’installe dans le temps. Et aujourd’hui, on n'a pas ces réponses-là”, déplore-t-il.
Des attentes que comprend Johan Cavallero, même si le délégué national CRS pour le syndicat Alliance Police Nationale sait déjà que cette unité ne résoudra pas tous les problèmes.
“Ce sera toujours un impact important pour les collègues parce que c’est un appui supplémentaire, explique-t-il. Mais il faut travailler avec les collègues qui sont déjà en place, la réponse judiciaire et pénale, l’Education nationale… C’est tout un ensemble. Ce n’est pas cette nouvelle compagnie qui va apporter une solution sur le fond."