"Ce qui me fait mal, c'est l'indifférence des surveillants": le père d'un jeune mort pendant le bac porte plainte

Son père porte plainte. Nadir, un jeune de 19 ans, est décédé le 21 mars dernier après un malaise cardiaque pendant le bac. Le jeune homme, qui souffrait d'une cardiopathie depuis l'enfance, passait son épreuve de spécialité du baccalauréat à Lille. Tidjani Bekaddour-Benatia, le père de l'adolescent, a déposé une plainte le 8 avril dernier contre l’établissement scolaire et les surveillants présents lors de l'examen.
Au départ, le père de Nadir ne voulait pas porter plainte. “J’étais résigné. C’est-à-dire que mon fils est parti…”, confie-t-il. Mais ce sont les témoignages des dix lycéens présents au moment du drame qui l'ont fait changer d'avis.
“Ce qu’ont raconté les témoins, c’est l'indifférence des huit surveillants. C’est ça qui tourne en boucle dans ma tête. C’est ce qui me fait mal”, indique-t-il.
"Le bac, ce n'est rien du tout"
Comme une obsession pour cet homme. Pourquoi les surveillants ont-ils mis autant de temps à porter secours à Nadir alors qu'il faisait un malaise cardiaque ? “Ça a pris entre 15 et 20 minutes. Pourquoi ne sont-ils pas intervenus plus vite? Cette question me torture jour et nuit. Ces surveillants leur disaient de continuer le bac”, dénonce-t-il.
Comme si ne pas interrompre l'examen était une priorité, raconte Tidjani, mais au détriment de la vie de son fils.
“Le bac, ce n'est rien du tout. Quand quelqu’un est près de la mort, on doit l’assister. Mon fils, son destin était de mourir, je dois l’accepter. Tout le monde va mourir. Mais de cette façon, vraiment, ça me dépasse”, indique-t-il.
Il porte donc plainte contre les surveillants et l'établissement scolaire pour comprendre. “Ce qu'il s’est passé, je n’arrive pas à l’expliquer”, indique-t-il. Mais avant tout, il veut désigner un coupable. “C’est de leur responsabilité”, appuie-t-il.