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Commémorations du 14 juillet à Nice: Andrew et Amaury reviennent là où ils ont vu leur mère mourir

Un an après l'attentat de Nice, dont les commémorations auront lieu ce vendredi sur la Promenade des Anglais, plus d'un millier d'enfants sont encore suivis psychologiquement, traumatisés par ce qu'ils ont vu ou par la perte d'un proche. C'est le cas d'Amaury 7 ans, et d'Andrew 5 ans, qui ont perdu leur maman le 14 juillet 2016. RMC les a rencontrés avec leur papa.

Ils ont vu leur mère mourir sous leurs yeux. Amaury 7 ans, et Andrew 5 ans, étaient présents sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016 quand le camion de 19 tonnes a foncé sur la foule et tué 86 personnes, dont leur maman. Depuis ce drame, ils sont suivis psychologiquement. Une aide précieuse pour se reconstruire explique Bruno, leur papa. "Après le drame, ils dessinaient beaucoup. C'était des gribouillages agressifs de camions, de voitures, des palmiers de la Promenade des Anglais… Maintenant, ils font plus des dessins de fleurs, où ils écrivent 'je t'aime maman' avec des petits cœurs".

"Des gribouillages agressifs de camions…"

Si leur comportement s'est apaisé, le manque de leur maman se fait encore sentir au quotidien. "Ils crient 'maman', 'Maman tu me manques'! Ils me disent: 'on s'est fait écrasés par le camion'. Ils n'oublient pas. Ils ont encore maman dans le cœur". Pour surmonter le traumatisme, Bruno retourne régulièrement sur la Promenade des Anglais avec ses enfants. "On fait du vélo comme avant. Andrew, je le portais à l'avant du vélo, maintenant il pédale avec moi. Ils sont bien conscients de ce qu'il s'est passé mais ils arrivent à le mettre de côté". Toutefois, lors des commémorations du 14 juillet, ce vendredi, Bruno sera particulièrement attentifs aux émotions que cela pourrait réveiller chez ses enfants.

"Le travail psychologique sera long"

Car avec les commémorations, les angoisses et troubles des victimes directes ou indirectes peuvent ressurgir, comme l'explique Anne-Laurence Alford, qui fait partie des psychologues qui ont pris en charge les plus jeunes. "Il faut être vigilant à l'impact émotionnel de ces commémorations, cela peut réactiver quelque chose d'anxiogène. C'est pour cela que des dispositifs vont être mis en place avec des groupes d'animateurs et de psychologues pour soutenir les familles et les enfants présents". "Le travail psychologique sera long, prévient-elle. On ne peut pas dire qu'au bout d'un an, ce soit terminé".

P. G. avec Elodie Messager