Conditions de détention de Mohamed Amra: "En prison, la réalité dépasse largement la fiction"

L'homme le plus recherché est toujours en liberté. Mohamed Amra s'est évadé lors d'un transfert pénitentiaire lors d'une attaque de son fourgon qui a coûté la vie à deux agents. Ce jeudi 23 mai, BFMTV révèle que celui qui était présenté comme un petit caïd gérait en fait depuis sa cellule prison un réseau bien plus vaste qu'on ne pouvait le croire.
Il est qualifié de "narcotraficant d'envergure" selon les sources de BFMTV, qui indique qu'il a cherché à acheter des fusils d'assaut depuis sa cellule en novembre 2022. Une arme similaire à cellle utilisée durant l'attaque de son fourgon le 14 mai dernier. Il semble s'être procuré "à volonté" des téléphones portables en prison, tout comme il bénéficiait d'une chicha, et de drogue.
"C'est pas le monde des bisounours"
Des conditions de détention qui choquent, mais qui ne surprennent pas forcément. Comme Nabil, auditeur des Grandes Gueules de RMC, dont le fils est détenu dans un centre pénitentiaire. Il assure qu'en prison, "la fiction dépasse largement la réalité". Il décrit un monde "à part", avec ses règles et ses codes. Un monde très dangereux pour les agents surveillants pénitentiaires selon lui.
"Les gros détenus, les gros voyous qui sont en prison, n'hésitent pas à faire suivre les surveillants. Ceux qui ont les moyens ne vont pas hésiter à les faire suivre, prendre des photos et les menacer ensuite", décrit-il.
Les premiers jours, les détenus de longue date n'hésitent pas à bizuter les nouveaux en leur offrant un paquet de cigarettes par exemple. Des dettes qui ne s'oublient jamais. "Quand tu accumules des dettes, tu es coincé dans un engrenage pour rembourser. C'est un écosystème à lui tout seul", illustre Nabil, précisant que le paquet de cigarettes en prison coûte 50 euros. "C'est pas le monde des bisounours".
Un témoignage que confirme Corentin, surveillant pénitentiaire, qui concède qu'il y a de la corruption parmi les agents. "Il ne faut pas cacher qu'il y en a, mais il ne faut pas en faire une généralité", assure-t-il. Ce ne sont pas forcément les surveillants qui laissent faire, Corentin assurant qu'il y a un manque de personnel pour assurer les surveillances des détenus.