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Police-Justice

Corse: deux membres du parti indépendantiste Corsica Libera arrêtés par l'antiterrorisme

La Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la Sous-direction antiterroriste et la police judiciaire ont mené ces arrestations ainsi que des perquisitions, selon une autre source proche du dossier (Photo d'illustration).

La Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la Sous-direction antiterroriste et la police judiciaire ont mené ces arrestations ainsi que des perquisitions, selon une autre source proche du dossier (Photo d'illustration). - Philippe Huguen - AFP

A l'aube, ce mardi, deux militants du mouvement de jeunesse du parti Corsica Libera ont été arrêtés à Bastia. L'enquête du parquet national antiterroriste porterait "sur des incendies non liés aux manifestations du printemps 2022".

Deux militants majeurs du mouvement de jeunesse du parti indépendantiste Corsica Libera ont été arrêtés mardi à l'aube à Bastia dans le cadre d'une enquête du parquet national antiterroriste (Pnat), ont indiqué Corsica Libera et des sources proches du dossier.

"Ce matin à l'aube de nouvelles interpellations ont touché nos militants de Ghjuventù Libera", a écrit Corsica Libera sur ses réseaux sociaux.

"La veille d'une réunion importante à Paris, le signal envoyé par le gouvernement s'inscrit une nouvelle fois dans un cycle de répression", a dénoncé le parti indépendantiste, alors qu'une réunion sur l'avenir notamment institutionnel de la Corse est prévue jeudi à Paris, entre les élus corses et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le mouvement de jeunesse Ghjuventu Libera a également réagi sur les réseaux sociaux en postant des photos des policiers en action et en dénonçant ces arrestations.

"C'est un vieux dossier et une fin de dossier qui n'est pas liée à l'actualité récente dans l'île", a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Rassemblement au commissariat de Bastia

Selon une autre source proche, l'enquête du parquet national antiterroriste porterait "sur des incendies non liés aux manifestations du printemps 2022" qui avaient agité l'île pendant des semaines après l'agression mortelle en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna. Ce dernier purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac.

La Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la Sous-direction antiterroriste et la police judiciaire ont mené ces arrestations ainsi que des perquisitions, selon une autre source proche du dossier.

L'association de défense des prisonniers dits politiques, Sulidarita, a apporté son "soutien inconditionnel" aux interpellés et appelé ses militants à un "rassemblement immédiat devant le commissariat de Bastia".

Ces arrestations interviennent dans une période de tensions dans l'île, avec la multiplication ces derniers mois des incendies criminels notamment de résidences secondaires, revendiqués par les groupes clandestins du Front de libération nationale corse (FLNC) et de la Gjhuventu clandestina Corsa (GCC, jeunesse clandestine corse), un nouveau groupe qui a officialisé son existence en février. Le Pnat s'est saisi de la majorité des enquêtes concernant ces faits.

La rédaction avec AFP