Couvre-feu à 18h: nouveau "record" de PV avec 5900 amendes le premier soir
Les Français récalcitrants ou... tête en l'air? Au lendemain d'une première soirée sous cloche, avec un couvre-feu avancé à 18h dans tout le pays, la France se prépare à élargir lundi la vaccination contre le Covid-19 pour tenter de gagner une rude bataille contre le virus qui a déjà fait plus de 70.000 morts.
L'ensemble du territoire métropolitain a expérimenté samedi le couvre-feu dès 18h, en vigueur jusque-là dans 25 départements, sans encombre majeur, hormis une soirée clandestine dans la banlieue de Grenoble à laquelle la police a mis fin.
Pourtant, au total, le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir dressé 5.900 PV pour non-respect du couvre-feu samedi soir, pour un total de 40.000 contrôles réalisés.
C'est bien plus que lors de la mise en place du couvre-feu à 20h... et même que lors des précédents confinements. A titre de comparaison, lors de la première soirée de couvre-feu à 20h, le 16 décembre dernier, il y avait eu 802 verbalisations seulement, selon le ministère de l'Intérieur. Et c'est également moins que du premier couvre-feu à 21h, cette fois: Jean Castex avait donné un bilan à J+6 le 22 octobre, et sur cinq soirs, il y avait eu 4777 PV au total en France.
Les dérogations restent les mêmes qu'auparavant (déplacements professionnels, rendez-vous médical, motif impérieux...) mais les commerces, déjà fortement éprouvés depuis près d'un an, doivent baisser le rideau à 18h. En cas de non-respect du couvre-feu, les forces de l'ordre peuvent dresser une amende de 135 euros.
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Une mesure destinée à "réduire encore davantage" les contacts sociaux et qui durera "au moins 15 jours", dixit le Premier ministre Jean Castex. Un nouveau confinement décidé "sans délai" en cas de "dégradation épidémique forte" n'est toutefois pas à exclure. Car le pays fait face à la menace de nouveaux variants - britannique et sud-africain - plus contagieux, qui ont déjà forcé plusieurs pays européens à se reconfiner.
Un cas du variant sud-africain a été détecté à La Réunion, ont annoncé la préfecture et l'agence régionale de santé dimanche. A Mayotte, ce sont quatre cas qui ont été confirmés, conduisant les autorités à suspendre les liaisons maritimes et aériennes internationales pour 15 jours à partir de dimanche.
Alors que les services de réanimation, qui accueillent les patients gravement atteints, ne désemplissent pas, avec 2.766 malades dimanche et 136 nouvelles admissions en 24 heures, une "poussée" de l'épidémie est probable en mars, a prévenu Arnaud Fontanet, épidémiologiste membre du conseil scientifique.