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Police-Justice

"Elles ne rentreront plus jamais seules": après la mort de Louise, l'angoisse des parents d'élèves

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L'enquête sur le meurtre de Louise se poursuit alors que le dispositif policier est maintenu autour du collège d'Épinay-sur-Orge. Mais les parents ne sont pas vraiment soulagés.

Quatre jours après la découverte du corps de Louise, une troisième personne a été placée en garde à vue lundi soir, un jeune homme de 23 ans. Ses parents et sa petite-amie ont également été placés en garde à vue ce mardi.

Malgré ces arrestations, le traumatisme reste très présent devant l’école où était scolarisée Louise. Malgré un important dispositif policier devant le collège André Maurois à Épinay-sur-Orge, les parents et les élèves n'étaient pas rassurés lorsque nous les avons rencontrés à la sortie des classes lundi soir.

Sur le parvis du collège jonché de fleurs où sont postés trois policiers, l'annonce de ces arrestations ne dépend que très légèrement les traits tirés des parents d'élèves. “Ça me rassure un peu et ça m’angoisse en même temps. Je suis dans un sentiment partagé et encore dans un mystère. On se demande quel profil et pourquoi”, confie-t-elle.

Son fils sous le choc lâche un sourire quasi-imperceptible. "Si ce sont les bonnes personnes, moi, je suis soulagée. Je prends ça comme une bonne nouvelle", souffle sa mère. Mais la panique ne quitte pas pour autant leur regard.

Il n'y a jamais eu autant de parents que lundi à la sortie des cours pour venir chercher leur enfant. Et ils continueront comme Tony, père d'une collégienne et de deux fillettes de l'école juste derrière. Et ce, quelle que soit l'issue de l'enquête.

“Même l’année prochaine, même dans plusieurs années, je viendrais chercher mes filles à l’école. C'est fini, elles ne rentreront plus toutes seules", assure-t-il.

Une cellule psychologique bénéfique

La vigilance est de mise. Les enfants regroupés dans la rue font attention à ne pas parler aux inconnus sans être accompagné d'un adulte. Lundi, le début des cours a été décalé d'une heure. Une cellule d'écoute pour le personnel et les élèves a été ouverte au sein de l'établissement. Elle sera maintenue toute la semaine pour les collégiens qui sont encore sous le choc.

La mère d'Ilyès caresse affectueusement l'épaule de son fils, en 4e. Il est méconnaissable depuis la mort de Louise. “Il ne parlait pas. Il n’arrivait pas à s’exprimer parce qu’il me disait qu’on avait enlevé la vie à une petite camarade de sixième”, souffle-t-elle.

Elle le retrouve plus apaisé après son passage à la cellule psychologique au collège.

“Ils nous ont mis à l’aise. On pouvait dessiner, s’exprimer, pleurer… Donc c’était assez bien parce que quand on reste chez nous, on pense beaucoup à cette histoire", admet-il.

À l'annonce des arrestations, il montre un bref signe de soulagement. “Je trouve ça bien”, confie-t-il.

Une journée difficile aussi pour cette autre élève de 4e. Jambes tremblantes et mains crispées, elle a mal vécu son retour en classe. “C’était un peu triste, tout le monde était sous le choc”, indique-t-il. Lundi, sa mère est venue la chercher 2h plus tôt.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours