"Comme dans un western": à Rennes, des habitants sous le choc après une fusillade

Des tirs d'armes lourdes pendant plus d'une heure, dans la nuit de samedi à dimanche, dans un quartier de Rennes. En cause, des dealers qui se disputent un point de vente. Des éclats de balle étaient visibles sur plusieurs immeubles de ce quartier du Blosne. Un riverain aurait même eu des impacts dans sa cuisine.
Deux personnes ont été blessées, dont l'une grièvement. Deux individus connus de la justice qui conduisaient un véhicule de location criblé d'impacts. Ce sont eux-mêmes qui ont appelé les secours. Et ce n'est pas la première fois qu'une fusillade éclate dans ce quartier, en proie à d'importants problèmes de trafic de drogue. Une enquête a été ouverte pour tentative d'homicide volontaire en bande organisée et association de malfaiteurs.
Sur place, les habitants sont encore sous le choc. Il est un peu plus d'une heure du matin samedi soir. Manu regarde la télévision lorsqu'il entend du bruit au pied de son immeuble.
“Je regarde par la fenêtre et je vois plein de jeunes courir, mais armés de kalachnikov. Ça tirait, mais des rafales de partout. Ils sont restés là pendant pratiquement deux heures. Ils étaient plus d’une dizaine. On voyait les étincelles des balles… Ça faisait vraiment peur franchement, on se croirait dans un western”, indique-t-il.
Un quartier en proie au trafic de drogue
Plusieurs immeubles du quartier ont des impacts de balles de gros calibre imprimés sur les murs, dont celui de Nathalie et Frank. “On a fermé les volets, mais ça ne sert strictement à rien, car j’ai un voisin qui avait aussi fermé les volets, mais la balle est passée quand même à l’intérieur de la maison. Il y a un trou dans le volet, un trou dans le carreau”, indique Frank. “J’en ai encore peur, j’ai encore les jambes qui tremblent. Nous, ce qu’on espère, c’est pouvoir partir. Quand on voit le bordel, on n’a pas envie de rester et de prendre une balle perdue”, insiste le couple.
Le quartier est en proie au trafic de drogue depuis longtemps, mais la violence est montée d'un cran observe Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat Alliance.
“On parle d’individus cagoulés, porteurs de gilets pare-balles. Donc voilà, ils étaient vraiment équipés. On demande évidemment un renfort d’effectif conséquent et du matériel parce qu’on ne peut pas intervenir sur ce genre de scènes avec un équipement et des armes classiques”, pointe-t-il.
Le préfet a annoncé une "présence continue des forces de l'ordre" dans le quartier, avec l'appui de la CRS 8, une unité spécialisée contre les violences urbaines.