Cryptomonnaie, suspects: ce que l'on sait de la tentative d'enlèvement ultraviolente d'une femme et son fils

Une femme enceinte et son fils, fille et petit-fils d'un PDG de la cryptomonnaie, ont été victimes d'une tentative d'enlèvement ultraviolente ce mardi à Paris. Le compagnon de la victime a été violemment agressé en tentant de s'interposer. Les ravisseurs ont pris la fuite après l'intervention de riverains. Les tentatives de rapt de personnalités du monde des cryptos et de leurs proches se multiplient ces derniers mois.

Une scène surréaliste. Ce mardi matin, une femme enceinte et son fils de 2 ans, fille et petit-fils d'un PDG dans la cryptomonnaie, ont été victimes d’une tentative d’enlèvement dans le 11ème arrondissement de Paris.

Les quatre ravisseurs ont pris la fuite après l'intervention de passants. Les victimes sont des proches d'un PDG de la cryptomonnaie alors que les rapts se multiplient dans ce milieu.

• Une tentative d'enlèvement violente

Il est 8h quand une femme enceinte et son enfant de 2 ans qui se rendent à l'école rue Pache dans le 11e arrondissement de Paris sont la cible d'une tentative d'enlèvement violente en pleine rue: "On voit des hommes cagoulés qui essaient de prendre cette femme et qui frappent l'homme qui la retient pour les empêcher de partir avec elle", raconte à RMC un témoin qui a tout vu de son balcon.

Des riverains s'interposent notamment avec un extincteur et finissent par mettre en fuite les ravisseurs. Sur le trottoir, le compagnon de la femme enceinte est gravement blessé et pris en charge par un professionnel de santé: "Il avait le crâne fracassé, j'ai un peu arrêté l'hémorragie et fait les soins de premiers secours. Lui la seule chose qu'il disait c'était 'où est ma femme et mon enfant?'". Sous le choc, la femme et son enfant ont été mis en sécurité avant l’arrivée des secours.

Le parti-pris : L'incroyable tentative d'enlèvement en plein Paris - 14/05

4:54

• 4 ravisseurs recherchés

Dans leur fuite, les ravisseurs abandonnent une arme de poing factice. La camionnette utilisée, elle a été retrouvée à quelques centaines des lieux de la tentative d'enlèvement.

Une enquête a été ouverte confiée à la brigade de répression du banditisme pour identifier et appréhender ces quatre malfaiteurs. Le parquet "déplore la diffusion de la vidéo de l’agression" sur les réseaux sociaux.

• Les acteurs de la cryptomonnaie de plus en plus visés

Ce mercredi, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé qu'il allait réunir les entrepreneurs en cryptomonnaie pour "travailler à leur sécurité" et "qu'ils soient conscients aussi des risques".

Car selon les premiers éléments, les cibles de cette tentative d'enlèvement sont la fille et le petit fils d’un PDG dans la cryptomonnaie, alors que ce genre de tentatives se multiplient depuis le mois de janvier, notamment avec celle de David Balland le cofondateur de Ledger, enlevé contre rançon avec sa femme et mutilé par ses ravisseurs avant d'être libéré par le GIGN.

"Le milieu de la cryptomonnaie est inquiet et cette affaire est loin d'être la première, il y en a eu plein d'autres ces dernières années, du racket à l'intimidation avant ces enlèvements", alerte ce mercredi sur RMC Story Claire Balva, directrice stratégie chez Deblock, une neobanque spécialisée dans la cryptomonnaie.

Elle recommande aux acteurs de la cryptomonnaie de ne pas en parler sur les réseaux sociaux, de s'entourer de gardes du corps pour les déplacements et de moyens de protection numérique avec des délais et des signatures supplémentaires pour les virements.

• Qui est derrière ces tentatives d'enlèvements?

Plusieurs personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces enlèvements. En majorité, les suspects seraient des petites mains recrutées par des donneurs d'ordre. Dans l'affaire de l'enlèvement de David Balland, l'un des commanditaires été arrêté dans sa cellule alors qu'il donnait ses instructions depuis la prison d'Angers où il est incarcéré pour une affaire similaire.

Le spécialiste de la grande criminalité, Fabrice Rizzoli, voit un lien entre ces tentatives d'enlèvement et le trafic de drogue: "Comme ils n'ont pas assez de capitaux pour rentrer dans une grosse affaire de stupéfiants, ils font du kidnapping avec rançon parce que cela 'ne coûte rien'".

"Il y a quelques années dans les cités, il y avait des braquages de supérette pour récolter 10-15.000 euros et monter sur un début de trafic de haschich", se rappelle-t-il.

Lou Garnier et Guillaume Dussourt