"De plus en plus anxieux": faute d'équipement, la police municipale de Bordeaux évite certaines missions

La police municipale ne peut plus intervenir dans certains quartiers de Bordeaux. C’est un collectif d'habitants de Bordeaux-sud qui a lancé l’alerte après avoir été plusieurs fois renvoyé vers le 17, le numéro de la police nationale.
Depuis le début du mois de mai dans le quartier des Capucins, un quartier du sud de Bordeaux où les bagarres sont récurrentes, les habitants comme Marie peinent à obtenir l’aide de la police municipale:
“Nous sommes nombreux à téléphoner et à nous voir opposer une réponse qui nous indique qu’ils ne pourront pas venir. Je suis très en colère”, indique-t-elle.
"Prise de risque"
Chez les agents sur le terrain, il y a un sentiment d’insécurité grandissant, ils ne sont pas assez armés, d’après Jérôme Desorthes, délégué CGT du personnel. "Ils sont de plus en plus stressés et anxieux par rapport au travail et le nombre d'interventions où ils trouvent des couteaux".
"Il y a des quartiers, des heures et des populations qui sont à un niveau de danger qui fait qu’il y a une prise de risque au niveau de l’intervention bien plus importante maintenant que précédemment”, poursuit le syndicaliste.
Pas assez de policiers nationaux?
Un constat partagé par l’adjoint à la sécurité de Bordeaux, Marc Etcheverry, qui assure travailler sur les conditions de travail des agents.
“Nous avons des séquences de travail qui sont ouvertes pour voir comment on répond à ce sentiment d’insécurité. On a un effort à mener pour poursuivre l’équipement en taser, pour aller un petit peu plus loin dans un certain nombre de dispositifs. Mais ce qu’on regrette, c’est que le nombre de policiers nationaux soit insuffisant dans nos rues, ce qui expose de plus en plus nos policiers municipaux”, pointe-t-il.
Si la mairie était contre le port d'armes pour ses policiers, elle admet aujourd’hui y réfléchir si la situation sur le terrain se tend davantage.