RMC
Société

"Ça deale devant nos yeux": à Bordeaux, l'exaspération des riverains du quartier des Capucins face au trafic de drogue

placeholder video
Des habitants du quartier des Capucins, à Bordeaux, ont manifesté samedi dernier pour dénoncer la hausse du trafic de drogues. Une situation que reconnaît la mairie, qui en appelle néanmoins à l'Etat et à la police nationale.

Les riverains d’un quartier de Bordeaux tirent la sonnette d’alarme. Le quartier des Capucins, au sud de la ville, fait face à un nombre de plus en plus important de dealers dans les rues. Une cohabitation difficile, alors que des riverains ont été menacés. Ces derniers demandent l'intervention de la police nationale. Ils manifestaient pour la première fois samedi devant l’Hôtel de ville, pour “libérer la rue”.

Ils sont souvent une vingtaine dans les petites rues du quartier des Capucins à proposer de la drogue aux passants. “C’est devenu invivable. Moi, j’ai quitté le quartier, je ne peux pas vivre ici”. Elsa revient régulièrement dans ce quartier pour gérer l’appartement qu’elle loue.

“Ça deale devant nos yeux. On monte dans la voiture avec les enfants et ils ne se cachent plus. J’en ai vu un qui sniffait devant ma voiture”, témoigne-t-elle.

Et ça va même plus loin. Elsa est souvent menacée. “Je rentrais chez moi et donc en face, il y avait un de ces messieurs qui urinait. Je me suis permis de lui dire que pour ça, il y a des toilettes publiques. Il s’est précipité pour pousser la porte derrière moi et m’a dit ‘c’est là que je vais te retrouver espèce de connasse”, confie-t-elle.

Des interventions policières insuffisantes?

Un collectif de riverains a été créé pour faire part de ce sentiment d’insécurité à la mairie de Bordeaux.

“Nous les comprenons. La situation est intenable. Nous avons trois patrouilles de police municipale qui passent tous les jours. Nous avons une quatrième caméra de vidéoprotection qui va être implantée. Et c’est pour ça que nous demandons à l’Etat de hausser le curseur sur les interventions de police nationale”, explique Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité.

De son côté, la préfecture indique que ces interventions dans le quartier vont s’intensifier.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours