RMC

Drame de Millas: la pétition de soutien à la conductrice de l'autocar divise les habitants

L'enquête se poursuit à Millas, 19 jours après la collision entre un TER et un autocar scolaire qui a fait 6 morts. La conductrice du car a été mise en examen pour homicide involontaire même si elle conteste toujours les faits. Une pétition de soutien a été lancée, mais cette initiative divise.

L'enquête se poursuit à Millas pour savoir ce qui s’est passé le jeudi 14 décembre dernier. Une collision entre un TER et un autocar scolaire avait tué 6 enfants. Selon un rapport interne de la SNCF, cité par l'avocate de familles de victimes, Jehanne Collard, "tout fonctionnait parfaitement" au passage à niveau.

La conductrice du car scolaire, mise en examen le 20 décembre pour "homicides et blessures involontaires par imprudence" et placée sous contrôle judiciaire, avec notamment l'interdiction de conduire, a toujours assuré avoir vu les barrières du passage à niveau levées, le 14 décembre. Elle avait de même affirmé que le feu rouge du passage à niveau et la sonnerie d'alarme ne fonctionnaient pas au moment où elle est passée.

"Trop tôt pour signer cette pétition"

Pour beaucoup, elle est une espèce de bouc-émissaire. Une pétition de soutien a recueilli plus de 57.000 signatures en une semaine. Pour Raymonde, la conductrice est victime d'une enquête à charge. Cette habitante de Millas a donc signé la pétition: "Je pense que l’enquête de la SNCF a été vite bâclée, ils ont accusé cette dame à tort, en fait, c’est le pot de fer contre le pot de terre". Gérald, lui, n’a pas signé cette pétition car il considère que cette initiative est "malsaine": "C’est trop tôt de signer une pétition parce que les enfants sont morts, c’est indécent".

Depuis la tragédie, les habitants sont divisés. Jean-Luc demande à la justice de faire son travail: "Dans cette précipitation à chercher quelqu’un qui soit responsable à tout prix, on a été peut-être été un peu trop vite et il faudrait retrouver un minimum de sérénité. Mieux vaut prendre du temps et ne pas se tromper, plutôt que l’inverse".

Jean-Wilfrid Forquès (avec P.B.)