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Féminicide à Brétigny-sur-Orge: "Cris, appels au secours... C’est dramatique", témoigne un voisin

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Une femme de 34 ans a été retrouvée morte à son domicile à Brétigny-sur-Orge, en Essonne, lors d'une intervention policière et son conjoint, initialement placé en garde à vue, a été hospitalisé sous contrainte, a indiqué mercredi le parquet d'Évry. Le voisin, qui a appelé les secours et pris en charge les enfants de la victime, témoigne au micro de RMC.

C'est déjà le troisième féminicide depuis le début de l'année. Dans la nuit de mardi à mercredi 8 janvier, à Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, une femme de 34 ans a été tuée à son domicile par son compagnon, âgé de 29 ans.

"L'état de santé du concubin de la victime, âgé de 32 ans, a été déclaré incompatible avec la mesure de garde à vue par les médecins l'ayant examiné sans qu'il puisse être auditionné", a expliqué Grégoire Dulin, procureur de la République, dans un communiqué diffusé hier.

Vers l'ouverture d'une information judiciaire pour meurtre

"Les investigations se poursuivent pour déterminer les causes et les circonstances de la commission des faits" et "le parquet ouvrira, vendredi (...), une information judiciaire des chefs de meurtre par conjoint et violences sur mineurs de 15 ans par ascendant", précise-t-il.

Intervenus dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été alertés par des voisins, des policiers ont dans un premier temps entendu des cris de femme qui se sont interrompus alors qu'ils attendaient du matériel pour pénétrer dans l'appartement, a expliqué le parquet.

Selon la même source, un homme "finissait par ouvrir rapidement la porte en se jetant sur eux, armé de deux couteaux", avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre qui ont ensuite constaté la présence de la femme, morte, dans la salle de bain.

Les enfants victimes de violences également

Le soir du drame, c’est le voisin de l'étage du dessous qui a donné l'alerte aux autorités. Il était en train de discuter avec un ami dans son salon, lorsqu'il a entendu des cris et des bruits de l'étage supérieur. “Des cris d’appels à l’aide, au secours, on entendait tout. C’est dramatique”, raconte-t-il au micro de RMC.

Ils décident finalement d'alerter les forces de l'ordre, qui enfoncent la porte de l'appartement: mais c’est trop tard, la femme est décédée. Le voisin accueille les deux enfants de la victime, âgés de 4 et 7 ans, en attendant la venue du SAMU.

“Ils avaient reçu des coups, ils étaient marqués sur le visage. Des bleus, des hématomes, on voyait les marques des mains sur eux. Ils avaient aussi des brulures. On les a pris en charge et on leur a donné à manger, car ils n’avaient rien avalé depuis deux jours”.

Le parquet a confirmé que les examens médicaux des enfants mettaient en évidence des violences. Le mis en cause est âgé de 32 ans et avait été condamné à trois reprises, notamment pour violences par ascendant.

Ce voisin avait déjà entendu des disputes conjugales dans l'appartement du dessus. Mais jamais, il n'aurait imaginé qu'il se produise un tel drame. “On est sous le choc. Quand je croisais cette dame dans l’ascenseur, je la sentais pas heureuse, mais on n’imaginait pas le pire. Rien que d’en reparler, ça fait froid dans le dos”, conclut-il.

D'autres voisins confient, eux, se sentir responsables de ne pas avoir appelé les forces de l'ordre plus tôt, ce qui aurait peut-être pu permettre, pensent-ils, d'éviter ce meurtre. En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon un bilan du ministère de l'Intérieur publié en novembre.

Lucas Nitzsche