Gendarme tué dans un refus d’obtempérer: "Qu’est-ce qu’on va dire à ses gamins? C’est un fléau"

Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police UN1TÉ - RMC
Un refus d’obtempérer a provoqué la mort d’un gendarme de 54 ans, ce lundi soir à Mougins (Alpes-Maritimes). Selon Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, le conducteur du véhicule, interpellé dans la nuit à Cannes, est un Cap-Verdien en situation régulière déjà connu pour des délits routiers. "C’est un crime", a-t-il affirmé ce mardi sur RMC-BFMTV.
Pour Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police UN1TÉ, ces refus d’obtempérer sont "un fléau". "Moi, j’ai 53 ans et j’ai deux enfants du même âge que lui, confie-t-il dans Apolline Matin. Lundi prochain, c’est la rentrée scolaire. Qu’est-ce qu’on va dire à ses gamins? Ils n’ont pas même pas eu de vacances ensemble parce qu’il fallait être sur les Jeux olympiques."
Des refus d’obtempérer "toutes les 17 à 20 minutes"
"Aujourd’hui, il n’y a plus de petits contrôles, ajoute ce syndicaliste policier. Tous les collègues me le font remonter, ils me disent qu’ils ne font plus de contrôles banals. C’est un fléau, il y a 25.700 refus d’obtempérer (par an). C’est un symptôme de ce qui ne va pas dans la société. On a inversé des valeurs. On a une partie des gens qui sont des sociopathes, qui vivent en dehors de la société. Ils sont dans une démarche antisociale, ils ne respectent plus rien. Nous, nous sommes des gens civilisés, respectueux des lois. On n’arrive pas à comprendre que des gens ne respectent pas le fameux vivre-ensemble."
Avec un refus d’obtempérer "toutes les 17 à 20 minutes" selon Jean-Christophe Couvy, le danger est très présent. "On prend toutes les précautions nécessaires et on redouble de prudence, explique le policier. En face de nous, on ne sait pas à qui on a affaire. On voit bien que derrière un volant, malheureusement, il peut y avoir un meurtrier. Il y a eu une parenthèse enchantée (pendant les JO). Je n’aimerais pas qu’on arrive dans une parenthèse désenchantée."