Il a dit non à Dominique Pelicot: "C’était évident qu’il s’agissait d’un viol"

Au procès des viols de Mazan, ce mardi, la cour a entendu deux hommes qui ont échangé avec Dominique Pelicot, comme les 50 accusés, mais qui ont renoncé à se rendre chez lui. Ils avaient été placés en garde à vue au début de l'enquête avant d'être relâchés sans poursuites. Ils ont ainsi déposé comme simples témoins. L'un d'eux a accepté de se confier au micro de RMC.
"Il n'y avait pas de consentement possible"
Ce fonctionnaire de 48 ans avait échangé avec Dominique Pelicot en 2020 sur le site de rencontre Coco. Pour lui, la proposition du principal accusé était claire. Sa femme serait endormie: "Il avait dit qu'elle prenait des cachets, il n'y avait pas de consentement possible. À mon avis, il a dû tenir le même discours à tout le monde, il a dû contacter des centaines de personnes".
“Je ne suis pas le seul à ne pas y être allé. Ce n'est pas faire preuve d'intelligence, le fait de dire non à une telle proposition. À mon avis, les 50 qui sont ici, ils auraient dû faire comme moi et ne jamais se retrouver la bas”, poursuit-il.
Au départ, Dominique Pelicot l'avait identifié comme l'un des hommes qui avait violé son épouse, avant de se rétracter. Le dossier qu'il avait créé à son nom dans son disque dur était vide.
Pourquoi ne pas avoir prévenu la police?
Aujourd'hui, le témoin assure à la barre ne pas avoir prévenu la police, pensant que Dominique Pelicot n'était pas sérieux.
"Je croyais que j'étais tombé sur un plaisantin, quelqu'un qui disait n'importe quoi, qui faisait des blagues. Pour moi, ce n'est pas possible d'endormir quelqu'un pour avoir des rapports sexuels".
Reprenant une formule malheureuse de la défense, Me Camus, l'avocat de Gisèle Pelicot, lui demande s’il estime être un rescapé ou un miraculé. Le quadragénaire répond "non".
"Pour moi, c'était évident qu'il s'agissait d'un viol. Mais il ne faut pas croire non plus que tous les hommes seraient des violeurs potentiels", conclut-il. Avant de quitter la salle, cet homme a tenu à s'assurer auprès de Gisèle Pelicot qu'il n'avait rien dit pouvant la desservir.