"Il était bloqué avec eux par contrat": Nicolas, ancien camarade de l'armée de Jean Pormanove témoigne sur RMC

Trois jours après l'annonce du décès du streameur Jean Pormanove lundi 18 août, les témoignages et réactions de ses proches et des fans n'ont pas cessé. Parmi eux, celui de Nicolas, qui a connu ce dernier lors de leur passage à l'armée et l'a côtoyé pendant près de sept ans.
Son ancien camarade raconte le lien que les deux hommes entretenaient au micro de RMC. Il évoque un homme "très, voire trop gentil" et "influençable" prêt à aider son prochain "même avec ses derniers 5 euros", capable d'être victime de personnes mal-intentionnées.
Toujours selon son récit, les deux hommes ne se voyaient plus physiquement, mais ont réussi à échanger au téléphone, comme lors de leur dernier appel en janvier dernier où il a tenté de faire arrêter les streams à Jean Pormanove. "Échanger avec lui était très compliqué. Je le contactais sur Facebook, mais il créait des nouveaux comptes en permanence", raconte Nicolas.
Un dernier appel en janvier
Il se remémore s'être inquiété pour son ancien camarade de l'armée. "Il y a déjà deux ans, je postais des commentaires 'Raphaël ne reste pas avec eux' (les streamers qui apparaissaient régulièrement dans les vidéos de Jean Pormanove, dont certains ont été inquiétés à plusieurs reprises par la justice, NDLR). J'ai été contacté par Mediapart et j'ai parlé à une journaliste plusieurs heures au téléphone plusieurs fois. Je m'inquiétais pour lui", explique-t-il.
Pour rappel, les agressions et violences dont était déjà victime Jean Pormanove ont été signalées dans une enquête de Mediapart publiée en décembre 2024.
"J'ai tout de suite vu, en sachant qu'il était manipulable, qu'il ne fallait qu'il reste avec eux", ajoute Nicolas au micro de RMC. "J'ai vu des exemples [des vidéos où Jean Pormanove était victime de violences] à gauche à droite sur TikTok. Après je n'ai jamais regardé de vidéo complète de leurs conneries".
Après plusieurs tentatives pour rentrer en contact avec Jean Pormanove, Nicolas réussi finalement à discuter au téléphone avec lui en janvier dernier. Revenant d'abord sur leurs années à l'armée, Nicolas aurait ensuite tenté de le faire quitter ses collaborateurs.
"Je lui ai dit 'Qu'est-ce que tu fous avec eux', il m'a répondu 'ne t'inquiète pas, ils sont bien avec moi'. D'après ce que j'ai compris, il était bloqué avec eux par contrat. S'il voulait casser ce contrat, il devait payer mais n'avait pas d'argent de côté. Il ne me l'a pas dit directement, mais je l'ai compris avec ses mots à lui. C'était quelqu'un qui avait du mal à s'exprimer et qui cherchait beaucoup ses mots".
"Je m'y attendais"
Sur le lien qui l'unissait avec Jean Pormanove, Nicolas parle d'un "collègue" qu'il connaissait assez pour "s'attendre" à ce qu'un événement lui arrive. "Il était assez faible physiquement. C'était déjà le cas à l'armée. Il a toujours été faible. Il est rentré à l'armée en tant qu'appelé, il a passé aucun test mais je suis persuadé qu'il ne les aurait pas réussis. [...] Il a toujours mince, énormément fumeur", se rappelle-t-il.
"Déjà à l'époque, dès l'armée, il y avait déjà une certaine catégorie de personnes qui l'emmerdait un peu. Il a toujours connu ça. [...] Est-ce que pour lui c'était normal, parce qu'il l'a toujours connu? Je ne sais", s'interroge Nicolas.
Depuis la confirmation de la mort de Jean Pormanove, une enquête a été ouverte par le procureur de Nice. Le matériel informatique et vidéo des suspects avait été saisi et les autres streamers aperçus en live auprès de Jean Pormanove ont été interrogés.
La plateforme Kick qui diffusait ces vidéos live a annoncé, ce mercredi 20 août, que les auteurs de ces diffusions en direct avaient été "bannis dans l'attente de l'enquête en cours".
"Nous nous engageons à collaborer pleinement avec les autorités dans le cadre de ce processus. En outre, nous avons mis fin à notre collaboration avec l’ancienne agence française de réseaux sociaux et entreprenons une révision complète de notre contenu en français", peut-on lire dans un communiqué publié sur le réseau social X.