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"Ilyes n’avait pas de couteau": l’avocat d'accusés de Crépol dénonce "la loterie" des dénonciations

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Sur RMC, ce mercredi, Me Alain Fort, avocat de quatre jeunes mis en examen dans l'affaire de la mort de Thomas à Crépol (Drôme), dénonce la "loterie" sur les désignations du coupable du coup de couteau fatal.

Qui a tué Thomas? Plus de deux semaines après la mort du jeune rugbyman à Crépol (Drôme), victime d’un coup de couteau lors d’une bagarre en marge d’un bal, les enquêteurs ne semblent pas avoir encore acquis une certitude sur l’identité de l'auteur du crime, selon les derniers éléments. Me Alain Fort, avocat de quatre des neufs suspects mis en examen, dénonce ce mercredi sur RMC la "loterie désastreuse sur les désignations de coupables", qui vise notamment Ilyes, l’un des jeunes originaires du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère. C’est lui qui aurait d’abord été la cible de moqueries de la part d’un participant au bal, avant que la situation dégénère sur le parking. Des familles de suspects, "soumises actuellement à une pression épouvantable", ont dû déménager après des fuites sur leurs noms et leurs adresses, selon cet avocat.

"Moi, je trouve que le traitement de cette affaire est invraisemblable, explique-t-il dans Apolline Matin. Il y a cette loterie, un jour c’est l’un, un jour c’est l’autre. Actuellement, la loterie est tombée sur Ilyes. Il n’y a pas d’élément déterminant pour exclure certains et accuser particulièrement Ilyes, sauf ses cheveux mi-longs et le fait qu’il a été roué de coups. Lorsqu’il a été roué de coups par quatre personnes à la sortie de cette salle de bal, Ilyes était par terre. Il s’est battu et a été frappé très sauvagement, il était en sang. Les gens qui l’ont frappé le reconnaissent, il n’y a pas de discussion sur ce plan."

"Ce garçon, qui est à quatre pattes, en train de prendre des coups de pied et de poing, et qui est en sang, est retiré de cette violence par l’un de ses amis, ajoute Me Alain Fort. Personne ne dit qu’il a un couteau. Il est quand même important de dire que s’il avait eu un couteau en main, ceux qui se sont battus avec lui l’auraient immédiatement vu. Au départ, des coupables, on en désignait un ou deux, avec un prénom d’ailleurs, Chahid. C’était lui et maintenant ce n’est plus lui, c’est un autre… Des doutes, il y en a dans tout le dossier, sur toutes les personnes. Il y a 50 personnes qui se battent, dans une semi-obscurité. Comment voulez-vous avoir une certitude? Il appartient maintenant au juge d’instruction de l’établir."

Témoin RMC : Me Alain Fort - 06/12
Témoin RMC : Me Alain Fort - 06/12
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Un jeune de la Monnaie également blessé par un coup de couteau

Me Alain Fort va demander la remise en liberté des quatre jeunes qu’il défend. "Dans cette affaire, je ne suis plus sûr de rien du tout, souligne-t-il. Les couteaux appartenaient à certains jeunes de Romans, pas à tous. Sur les neuf personnes mises en examen, vous en avez peut-être sept qui n’avaient pas de couteau. Moi, je me refuse absolument à reprendre ce jeu terrible pour la famille et la mémoire de Thomas de désigner successivement X, Y ou Z comme le coupable. Il y a des juges d’instruction, des enquêteurs. C’est leur travail d’approfondir les choses."

Et il note aussi qu’un coup de couteau a aussi touché l’autre camp dans cette bagarre, à Crépol, qui a été selon lui instrumentalisée par certains responsables politiques. "Dans le dossier, il y a quand même un jeune de la Monnaie qui a été blessé d’un coup de couteau, indique Me Alain Fort. Dans quelles conditions, je n’en sais rien. Je ne laisse rien entendre. Je dis que dans ce dossier, on a été complètement intoxiqués, les uns et les autres. Des rumeurs ont totalement empoisonné le dossier et elles n’étaient pas désintéressées de la part de certains partis politiques. Elles ont littéralement fait dérailler le dossier."

LP