"Je lui en veux": le père et la sœur du suspect du quintuple homicide de Meaux se confient à RMC

La garde à vue du père de famille soupçonné d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants à Meaux, s'est achevée trois jours après le drame. Selon nos informations, l'homme de 33 ans a reconnu les faits mercredi devant les enquêteurs.
Aujourd'hui, le père du suspect ne trouve toujours pas les mots. C'est dans la soirée du 25 décembre qu'il reçoit un coup de téléphone de sa fille aînée. Prévenue par la police, elle lui annonce que son frère a massacré toute sa famille. Quelques heures plus tard, son fils apparaît juste devant chez lui à Sevran, il tambourine à sa porte un couteau ensanglanté à la main.
"Je ne voulais pas me retrouver face à lui"
"Il est venu vers 1h du matin. Il était blessé parce qu'il avait un couteau. Quand il a toqué, je n'ai pas ouvert la porte", raconte Ndodé, 70 ans, à RMC. "Il est reparti, j'ai appelé la police et il est revenu vers 7h du matin. J'ai dit aux policiers de faire vite parce qu'il était devant la porte et que je ne le faisais pas entrer", ajoute le père du suspect.
C'est donc à travers l'œilleton de la porte de son appartement que Ndodé a assisté à l'arrestation de son fils: "J'avais peur de lui ouvrir, je ne voulais pas me retrouver face à lui", confie celui qui décrit son fils comme un homme gentil et suivi psychologiquement mais qui aimait sa famille et s'en occupait. "Peut-être que ce qu'il a fait est inconscient et qu'il ne savait pas ce qu'il faisait. Il va me falloir beaucoup de temps pour réaliser tout ce que j'ai perdu ", ajoute Ndodé.
"Comment ôter la vie à quelqu'un qu'on aime autant?"
Très proche de lui après l'avoir élevé dans ses premières années, sa sœur a été témoin de sa dérive. Elle assure avoir vu des troubles dépressifs et psychotiques très sévères apparaître chez son frère en 2017, 2 ans avant qu'il ne poignarde sa femme alors enceinte de sept mois.
S'en suit deux mois d'hospitalisation intense en psychiatrie avant d'être autorisé à rentrer chez lui, grâce à Béatrice sa compagne depuis 18 ans qui aurait tout fait pour lui, assure la sœur du suspect: "C'est elle qui tenait le couple. C'était une battante. Elle ne l'a jamais laissé même après l'incident de 2019. Elle était toujours là pour lui".
Mais elle raconte surtout à quel point sa femme Béatrice prenait soin de lui et de la famille: "C'est elle qui gérait les médicaments de mon frère et ses rendez-vous médicaux. Ce n'était même plus une femme, c'était une infirmière et la mère des enfants. Il ne pouvait pas trouver meilleure femme. Qui peut vouloir rester avec un fou si ce n'est par amour? Comment ôter la vie à quelqu'un qu'on aime autant? On a beau me dire qu'il est fou, je m'en fiche, je lui en veux. Il peut mourir en prison, c'est pareil", assure-t-elle.
La santé mentale de son frère et sa responsabilité pénale seront au cœur de ce dossier. Les experts devront se prononcer. En attendant, il devrait être présenté à un juge pour être mis en examen.