"Pas humain de faire ça": l’incompréhension et le chagrin à Meaux après le quintuple homicide

Incompréhension et chagrin, à Meaux (Seine-et-Marne). Cinq cadavres ont été découverts ce lundi soir dans un appartement, une femme de 35 ans et ses quatre enfants âgés de 10, 7, 4 ans, et 9 mois. L'autopsie des victimes est prévue ce mercredi. Le père de famille de 33 ans, principal suspect, est toujours en garde à vue. Il a été interpellé ce mardi matin à Sevran (Seine-Saint-Denis). Sérieusement blessé à la main, cet homme a été hospitalisé après son arrestation devant le domicile de son père. Une enquête pour homicides volontaires a été ouverte.
Dans le quartier Beauval, où vivait cette famille, l'émotion est vive. Les visages de Béatrice et de ses quatre enfants étaient bien connus des habitants... "C’est ma meilleure amie. Elle était gentille, on jouait à tous les jeux", confie une petite fille à propos de l’une des victimes. Très appréciée de ses voisins, la mère de famille est décrite comme joviale et aimante. En bas de l'immeuble, Andrée discutait souvent avec elle: "C’était vraiment une jeune femme pleine d’entrain. Elle bossait. C’était vraiment une petite dame gentille".
La mère cachait les couteaux
A l'inverse, son mari, lui, paraissait plus froid et discret. "Je l’ai vu une ou deux fois assis sur son balcon, on aurait dit une statue. Je ne sais jamais su qu’il avait eu des problèmes. Il m’avait dit qu’il avait été au chômage, qu’il avait été très surpris, et qu’il était tombé dans la dépression", confie Andrée.
Un portrait que fait aussi José, très proche de la famille. Voisins et amis, ils se voyaient plusieurs fois par semaine. Il était même à leur mariage. "Lui, c’est difficile parce qu’il ne va pas à l’approche des gens. Il dit juste ‘bonjour, ça va’, il va chercher les enfants, il les ramène, et il reste à la maison. Il ne sort pas", explique-t-il. Déjà agressée au couteau en 2019, Béatrice semblait se méfier de son mari, qui souffrait de troubles psychologiques. Une de ses voisines a même confié qu'elle cachait les couteaux, par crainte que ça ne recommence.
"Il titubait, il n’était pas dans son état normal"
"J’ai croisé l’individu à pied, sur l’allée, raconte un autre habitant du quartier. Pour moi, il avait l’air d’être bizarre. Je l’ai regardé, mais il ne m’a pas regardé. Il titubait, comme s’il était un peu alcoolisé, pas dans son état normal. J’ai trouvé ça étrange et quand je suis arrivé à côté de l’endroit où il y a eu le crime, j’ai compris tout de suite ce qu’il se passait. Ce n’est pas humain de faire ça. Elle disait toujours bonjour, elle était très, très gentille. Elle était adorable. C’est incompréhensible."