RMC
Faits divers

"Je suis méga stressé": la détresse d'un commerçant cambriolé trois fois en deux mois

placeholder video
Gérant de deux magasins de matériel de jardinage en Vendée, Guillaume Pierre est la cible de cambrioleurs très bien organisés qui ciblent ses commerces régulièrement. Ces deux derniers mois, il a été cambriolé trois fois. En 39 ans d'activité, ses magasins ont été visités 27 fois. Une situation qui le pousse à bout malgré des investissements dans la sécurité de ses commerces.

Un commerçant à bout. Guillaume Pierre gère deux magasins de matériel de jardin en Vendée. Des magasins qui suscitent les convoitises de nombreux cambrioleurs. En 39 ans, la petite entreprise, lancée en 1984 par son père, a été cambriolée 20 fois, et sept casses n'ont abouti à aucun vol.

Ces deux derniers mois, les magasins ont été cambriolés trois fois. "Des cambrioleurs viennent la nuit, passent par les fenêtres, les portes et mettent très peu de temps pour prendre un maximum de matériel", raconte Guillaume Pierre dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story.

Des cambrioleurs d'équipes différentes et très bien organisés qui n'hésitent plus à arracher des murs. C'est ce qui est arrivé au mois d'octobre dernier: "Ils ont découpé le mur, attaché des chaînes et ils ont tiré avec un véhicule, pour faire une ouverture. Ils sont rentrés à l'intérieur et en très peu de temps, ils ont pris 73 machines".

Les malfaiteurs prennent "tout ce qui est portatif", des tronçonneuses, des taille-haies, des débroussailleuses. Pour Guillaume Pierre, le préjudice sur les trois derniers vols est estimé à 40.000 euros.

Témoin RMC : Guillaume Pierre - 13/12
Témoin RMC : Guillaume Pierre - 13/12
5:49

"À chaque fois que le téléphone sonne, on s’inquiète"

Une situation qui a des répercussions sur son état mental. "Je suis méga stressé. On dort très peu. À chaque fois que le téléphone sonne, tôt le matin ou tard le soir, on s’inquiète", raconte le commerçant qui est pourtant très protégé, avec une vidéosurveillance qui prévient un vigile présent à proximité qui appelle à son tour les gendarmes.

Insuffisant cependant pour prévenir certains cambriolages qui se font en un rien de temps. "Sur le dernier cambriolage, l’individu est entré dans mon bâtiment à 1h32. Le vigile qui est en face, est arrivé à 1h34 et il n’y avait plus personne et 22 machines en moins", raconte Guillaume Pierre.

Cinq personnes ont malgré tout été arrêtées, et quatre doivent être jugées en janvier prochain: "Cela serait bien que ça mette fin à cette série", espère le commerçant qui déplore des vols qui touchent d'autres collègues du milieu de la motoculture et du jardinage, à La Rochelle et à Saintes notamment.

D'autant que les assurances ne suivent pas forcément à chaque fois: "On a forcément de la perte, on n’est jamais remboursés à 100%. Il y a aussi la casse. On va nous demander maintenant de protéger la protection", raconte-t-il.

Si ses magasins sont touchés, c'est parce que les produits vendus sont de qualité, très recherchés, et coûtent assez cher alors qu'ils se vendent à moitié prix sur le marché parallèle. Aujourd'hui, Guillaume Pierre assure avoir parfois envie d'arrêter mais ne le fera pas: "C'est une affaire familiale, on est huit et on est soudés", martèle-t-il. 

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC