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Faits divers

Jeune tué devant une école de Vaulx-en-Velin: "On a peur des représailles" témoignent des habitants

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Toujours aucune interpellation tandis que l'enquête se poursuit ce mardi matin, à Vaulx-en-Velin au nord de Lyon. Lundi, un jeune homme de 19 ans a été tué de deux balles dans la tête. Un drame qui s'est produit à quelques mètres seulement d'une école primaire dans le quartier du Mas du Taureau. Un quartier gangréné par le trafic de drogues, qui a même fait l'objet d'une opération place nette il y a un peu plus d'un an.

Tué en pleine journée à quelques mètres d'une école primaire. Lundi vers 13h30, à Vaulx-en-Velin dans le nord-est de Lyon, un jeune de 19 ans a été tué par balles dans le quartier sensible du Mas du Taureau.

Des tirs qui ont eu lieu à proximité d'une école élémentaire. Les élèves et le personnel ont été confinés pendant une heure. Une cellule psychologique a été mise en place pour les soutenir.

"Ce qui s'est passé est lié à des guerres de gangs" a confirmé le préfet du Rhône délégué à la sécurité. Il y a quelques semaines, un point de deal avait été démantelé et ce nouveau drame pourrait s'inscrire dans une guerre de territoire sur fond de trafic de drogue et le quartier avait été l'objet d'une opération place nette XXL il y a un an.

Quelques heures après le drame, le quartier était toujours plongé dans la sidération. Au moment des tirs, cet habitant dépose son fils à l’école, juste à côté. Et sur le retour, il aperçoit un attroupement:

"J'ai compris qu’il s’était passé quelque chose. J’ai vu des gens en panique, un peu choqués. Il y a des gens qui ont descendu des draps pour protéger la scène et j’ai dit aux parents 'partez avec vos enfants, ne restez pas sur les lieux. Et surtout laissez l’endroit propre pour ne pas polluer la scène de crime'", indique-t-il à RMC.

Des renforts policiers annoncés

La victime est un jeune de 19 ans, connu, de vue, par la plupart des habitants. “Tous les jours, il était assis sur sa chaise le matin comme l’après-midi”, indique l’un d’eux. Ce voisin décrit un trafic bien implanté, avec des points de deal souvent tenus par des adolescents. “Ils me disent bonjour. Quand il fait froid, ils me disent qu’il faut bien le faire parce qu’il faut gagner sa vie”, indique-t-il.

A quelques mètres de la scène de crime, ce grand-père est partagé entre la crainte et la colère, dirigée notamment contre les autorités trop absentes selon lui.

“On ne peut pas parler. On a peur des représailles, d’avoir sa voiture brûlée. Je ne comprends pas pourquoi à la rentrée des classes des enfants, à 8h30, 11h30 etc, ils ne mettent pas la police municipale”, souffle-t-il.

La préfecture promet des renforts policiers importants pour quadriller le quartier dans les prochaines semaines.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours