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Saint-Ouen: possible déménagement d'une école en raison du trafic de drogue

L'annexe de l'école Emile Zola, à Saint-Ouen, va fermer ses portes le temps qu'une solution pérenne soit trouvée par la municipalité.

L'annexe de l'école Emile Zola, à Saint-Ouen, va fermer ses portes le temps qu'une solution pérenne soit trouvée par la municipalité. - BFMTV

Les parents d'élèves d'une école maternelle de Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) votent jeudi pour savoir s'ils souhaitent ou non le déménagement, dès la fin du mois, de l'établissement situé au coeur d'un des principaux points de deal de cette commune limitrophe de Paris.

Organisée par la municipalité, la votation citoyenne intervient après le jet en décembre d'une bonbonne de protoxyde d'azote dans une fenêtre de l'école alors que des sachets de stupéfiants avaient déjà été retrouvés dans la cour de récréation.

"Que font les dealers quand ils se font courser? Ils balancent leurs sachets un peu partout", déplore le maire PS Karim Bouamrane.

L'édile, interrogé par l'AFP, rappelle que sa "responsabilité est de mettre les moyens pour apporter la sécurité et pour les enfants, et pour les parents".

"Place nette au trafic"

Enclavées au coeur d'une cité, les quatre classes de la maternelle Emile-Zola pourraient être transférées à quelques centaines de mètres, dans les locaux du relais petite enfance et au sein d'un groupe scolaire.

Les parents des 60 élèves concernés peuvent opter pour cette "solution transitoire" dès le retour des vacances de printemps et jusqu'à la fin de l'année scolaire, ou attendre une relocalisation pérenne prévue pour la rentrée de septembre.

Les services de l'Éducation nationale les accompagnent "pour faire en sorte que cela se passe bien pour leur enfant, quel que soit l'endroit où il soit scolarisé", a indiqué à l'AFP Sandrine Lair, directrice académique de Seine-Saint-Denis.

"L'école, à cet endroit-là, était le dernier signe d'un service public, d'une vie citoyenne.(...) L'école fermant, ça veut vraiment dire que vous laissez place nette au trafic", déplore le député Insoumis Eric Coquerel.

Face aux critiques, le maire de Saint-Ouen assure qu'en cas de déménagement de l'école, "une association culturelle d'adultes qui s'installera (dans ces locaux) donc il n'y aura pas de recul du service public."

"Tous les mètres carrés seront occupés par la puissance publique", assure Karim Bouamrane qui revendique "la solution de zéro point de deal à Saint-Ouen" via des travaux de rénovation urbaine et un large déploiement de vidéosurveillance.

Les forces de l'odre mobilisées

A "trois reprises depuis mai 2024, de la matière stupéfiante en petite quantité a été trouvée dans la cour de l'établissement", rappelle de son côté la préfecture de police de Paris. En janvier 2025, "ce sont des bouteilles de protoxyde d'azote qui y ont été découvertes", ajoute la préfecture, qui assure que "l'attention des services de police sur le secteur est réelle et soutenue".

Depuis le 1er janvier, 29 personnes ont été interpellées dans cette zone pour trafic de stupéfiants et 2 kg de produits stupéfiants ont été saisis, selon la préfecture. En 2024, l'université d'Aix-Marseille avait temporairement fermé un de ses sites en raison de l'insécurité et, en juin, la mairie de Nîmes a fermé une médiathèque dans un quartier où deux personnes dont un enfant de dix ans étaient décédées dans des violences liées au commerce de stupéfiants.

C.A avec AFP