Missions de surveillance: Bruno Pomart réclame plus de sécurité privée pour remplacer la police

Face aux vols et aux carences de la police, certaines municipalités se tournent vers la sécurité privée. C'est le cas à Saint-Julien-de-Concelles en Loire-Atlantique où la mairie a décidé de confier la surveillance des commerces la nuit à un vigile d'une société privée.
Une décision prise après le braquage à main armée d'un tabac presse et le vol du fond de caisse d'une boulangerie. La mesure doit être financée par la municipalité et les commerçants.
"L'état régalien qui traite les problèmes régaliens, c'est fini"
Le secteur de la sécurité privée est en plein boom avec plus de 120.000 employés sur l'ensemble de territoire, presque autant que le nombre de policiers et gendarmes: "L'état régalien qui doit traiter les problèmes régaliens, c'est fini", assure ce mardi sur RMC et RMC Story l'ancien policier devenu maire d'une petite commune Bruno Pomart.
"Gendarmes, policiers et policiers municipaux travaillent au quotidien mais la sécurité privée c'est un apport complémentaire à une société où l'insécurité est de plus en plus présente. Et ça ne veut pas dire que policiers et gendarmes ne font pas le boulot", ajoute-t-il.
L'ancien policier estime qu'une collaboration "public-privé" est "nécessaire à l'avenir", comme aux Etats-Unis: "Il faut que la sécurité privé prenne presque la place de la police nationale qui a autre chose à faire" que protéger les gens. "La police de proximité c'est fini", insiste Bruno Pomart.
"Intervenir mais sans se mettre en danger"
Sébastien, aujourd'hui chauffeur de bus dans le Val-d'Oise, a travaillé pendant 20 ans dans la sécurité privée, notamment dans des petits villages de zones gendarmerie, dépourvus de police municipale: "On travaillait de nuit de 19 à 6h, on patrouillait sur la commune", raconte-t-il aux Grandes Gueules.
"Nos règles d'intervention, c'était de rendre compte à la gendarmerie et si besoin intervenir mais sans jamais se mettre en danger", se remémore Sébastien.
1.700 euros par mois sans prime de nuit
La société, sous contrat avec la commune, payait ses agents de sécurité au tarif normal avec une tarification de nuit: "Un agent de sécurité qui ne fait pas d’heures de nuit en travaillant 151 heures par mois avec un ou deux dimanches, il gagne 1.700 euros environ. J'ai quitté la profession pour ça et retrouver une vie de famille", raconte Sébastien.
Pourtant, il n'y a pas de taux de chômage dans la profession, bien relancée malheureusement par les attentats de 2015. Il faut aujourd'hui une formation spécifique pour se lancer dans le métier, le CQP, le certificat de qualification professionnelle. Et sur certains sites, certains agents de sécurité privé comme à Disneyland, sont armés, après avoir suivi une formation spécifique.