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Nîmes: comment six individus retenus dans un centre de rétention ont-ils pu se faire la malle?

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Six personnes retenues au centre de rétention de Nîmes ont mis les voiles dans la nuit de samedi à dimanche. Les individus auraient profité d'une coupure générale d'électricité…

À Nîmes, des évadés... toujours pas retrouvés ce lundi. Dans la nuit de samedi à dimanche, six individus se sont échappés du centre de rétention administrative de l'agglomération nîmoise, qui accueille des immigrés en situation irrégulière.

Sur les coups de 22 heures samedi, le centre de rétention est tout à coup plongé dans le noir à cause d'une banale coupure d'électricité. Des générateurs qui ne prennent pas le relais? Dans tous les cas, des personnes en situation irrégulière retenues dans l'établissement profitent du flottement pour allumer des feux dans trois zones du centre.

Comme le raconte David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat de police Alliance, il a "fallu regrouper toutes les personnes dans la cour tout en appelant les pompiers et des renforts pour assurer la sécurité et les interventions dans les bâtiments".

"Ce fut une nuit très compliquée pour mes collègues parce que 88 personnes pour 12 policiers, quand vous avez toute cette population qui est mélangée dans le noir, la nuit, au milieu des fumées, il y a une tension !", relate David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat de police Alliance.

Les fumées des différents brasiers ont d'ailleurs causé des hospitalisations courtes pour 11 personnes qui sont retenues dans le centre nîmois.

Mais surtout six individus manquent encore à l'appel ce lundi matin. Selon la procureure de la République à Nîmes, les profils des évadés ne sont toutefois pas "inquiétants".

Des centres "attentatoires à la dignité" humaine

Près d'un tiers du centre est désormais inutilisable, rapporte encore le syndicat de police : des retenus ont été transférés dans des centres alentours, déjà saturés souligne-t-il.

Selon France 3 Régions, des individus retenus dans le centre de Nîmes devaient être transférés dimanche vers d'autres établissements, à Marseille et à Toulouse, tandis que des enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs des incendies.

Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que des incendies s'étaient déclarés dans l'établissement. Selon le Midi Libre, le 31 juillet dernier, deux détenus auraient déjà tenté de s'évader en mettant le feu à des matelas.

Mi-juin, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, avait déploré que plusieurs centres de rétention pour immigrés en situation irrégulière demeurent structurellement "attentatoires à la dignité" humaine, malgré des mises en garde répétées mais "laissées sans suite".

Marion Gauthier (édité par A.L)