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"On n’oubliera jamais", témoigne l’épouse d’Hervé Cornara, décoré à titre posthume

Laurence Cornara, la veuve d'Hervé Cornara, assassiné par l'un des ses employés à Saint-Quentin-Fallavier en juin 2015.

Laurence Cornara, la veuve d'Hervé Cornara, assassiné par l'un des ses employés à Saint-Quentin-Fallavier en juin 2015. - Philippe Desmazes - AFP

Hervé Cornara a été tué en 2015 à Saint-Quentin-Fallavier, décapité par l'un de ses employés, radicalisé. Un an jour pour jour après le drame, il a reçu la Légion d’honneur à titre posthume. Laurence Cornara, son épouse, a témoigné sur RMC de son émotion devant ce geste.

Sa mort, il y a un an, a marqué l’opinion publique. Hervé Cornara avait été retrouvé décapité au sein de l’usine où il travaillait, en Isère. Son meurtrier, Yassin Salhi, s’est suicidé dans sa cellule de prison quelques mois plus tard.

Si le nom d’Hervé Cornara revient aujourd’hui dans l’actualité, c’est parce que les pouvoirs publics ont décidé de lui rendre hommage, en lui accordant à titre posthume la Légion d’honneur, un an, jour pour jour, après l'attentat survenu au sein de l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier.

Une cérémonie d'hommage a eu lieu ce dimanche dans la ville de Fontaines-sur-Saône, en présence de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur. Tout un symbole, pour la famille et les proches de la victime, qui attendent cet "acte de reconnaissance" depuis un an maintenant. La place du quartier où ce chef d'entreprise de 54 ans habitait depuis des années sera aussi rebaptisée à son nom.

Laurence Cornara, son épouse, est très émue à l'idée qu'on lui remette cette Légion d'honneur. Elle a témoigné sur RMC ce dimanche. 

"C’est quelque chose de concret qui se passe pour lui. Que ce soit reconnu, on ferme une page, moi et mon fils, il faut bien continuer à vivre. Ce n’est pas la fin d’une histoire mais au fond de moi, il faut que j’arrive à le laisser partir pour pouvoir continuer." 

Mais Laurence Cornara confie qu'il lui est impossible d'oublier ce qu'il s'est passé, c'est une partie d'elle-même qui n'est plus là aujourd'hui, et les récents attentats n'ont fait que raviver sa douleur. 

"Quand on pensait pouvoir arriver à continuer, il y a toujours ces attentats qui se passent, qui vous replongent automatiquement dans vos propres vécus. On a l’impression qu’il faut se battre tous les jours contre tout ça, et vous revenez en arrière sans arrêt. On n’oublie pas, on n’oubliera jamais", conclut-elle.
C.V. avec Marie Monier