Famille tuée à Meaux: ce que l’on sait sur le quintuple homicide et le père interpellé

Une femme et ses quatre enfants ont été retrouvés sans vie dans leur appartement situé dans la ville de Meaux (Seine-et-Marne), le 25 décembre 2023. Absent du domicile familial, le père a été arrêté par les services de police ce mardi matin à Sevran (Seine-Saint-Denis). La police judiciaire de Versailles, en charge de l’affaire, évoque un quintuple homicide volontaire.
- Qui sont les victimes?
Âgée de 35 ans, la mère de famille travaillait dans une maison de retraite de Meaux, non loin de son domicile. Son corps a été retrouvé sans vie le soir de Noël, vers 21 heures, près de ceux de ses quatre enfants, respectivement âgés de 10 ans, 7 ans, 4 ans et 9 mois, précise le procureur de la République, qui décrit une "scène de crime d'une très grande violence".
La mère et les deux filles aînées du couple ont été victimes "d'un grand nombre de coups de couteaux". Les plus jeunes enfants, un garçon de 4 ans et le bébé de 9 mois ne présentant "pas de plaies sur le corps". Le procureur de la République évoque un possible "étouffement". Une autopsie sera bientôt réalisée sur les corps des victimes.
- Un père instable psychologiquement
Le père de famille, âgé de 33 ans, absent du domicile familial quand les corps ont été découverts, souffre de troubles psychiatriques.
Sans emploi, il est déjà connu des services de police pour une affaire de violences conjugales: en 2019, l’homme avait agressé sa compagne à l'arme blanche. Celle-ci n'avait pas porté plainte et évoquait à l'époque "un état dépressif chez son ancien conjoint qui, selon elle, avait interrompu son traitement il y a quelques temps", développe le procureur de la République. Le père avait affirmé ne pas vouloir blesser son épouse et confiait être passé à l'acte en raison de ses idées noires. La procédure avait été classée en raison de sa pathologie.
Précédemment, la mère avait rapporté "une gifle" lorsque l'aînée était encore petite, ainsi qu'une tentative de suicide de son conjoint en 2017.
Selon les informations de RMC, il a été interpellé ce mardi matin à Sevran, chez son père. L'homme a rapidement évoqué son "mal-être personnel et sa dépression". Lacéré à la main, il a été hospitalisé sous le régime de la garde-à-vue.
L'enquête menée dans le domicile familial a permis à la police de découvrir "des documents administratifs pouvant évoquer un internement de nature psychiatrique en 2017" et "des ordonnances de prescription de tranquilisants", rapporte le procureur de la République.
- Le déroulé de la soirée
La famille devait passer le réveillon de Noël avec une voisine, également nourrice du couple. “Je l’ai appelée vers 19h, je l’ai eue au téléphone. Elle m’a dit: ‘Oui, je viendrai, mais mon mari n’est pas là, il est sorti. Dès qu’il arrivera, je viendrai’”, a-t-elle déclaré au micro de RMC.
Une heure plus tard, sans nouvelle, elle n’insiste pas, mais s’inquiète le lendemain et appelle la victime, qui ne répond pas au téléphone. Elle contacte cette fois son mari qui lui assure que sa compagne se trouve chez une cousine et reçoit un SMS de la victime qui ne lui ressemble pas.
“Je suis venue directement sonner à sa porte. J’ai vu du sang sur la poignée de la porte d’entrée, donc j’ai appelé la police”, raconte-t-elle.
Cette même voisine, dont les enfants sont des camarades de classes des jeunes victimes, décrit la mère de famille comme “joviale” et comme une femme dévouée pour ses proches.