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Faits divers

Procès des viols de Mazan: 27 photos de Gisèle Pelicot prises à son insu ont été diffusées

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Au procès des viols de Mazan, la journée de mercredi a été marquée par la diffusion d'images de Gisèle Pelicot prises à son insu par son ex-mari, à la demande des avocats des accusés.

Le procès des viols de Mazan se poursuit, avec une première ce mercredi: la diffusion de 27 clichés de Gisèle Pelicot prises à son insu, un extrait des heures de vidéos de viols retrouvées dans le disque dur de son ex-mari Dominique Pelicot. Ces images ont été diffusées à la demande d'avocats de la défense et sont censées prouver que leurs clients ont pu être "trompés" en pensant avoir été attirés par son époux, la prétendant consentante. Ce qui a ensuite fait sortir de ses gongs Gisèle Pelicot.

"Entre 'j'ai appâté', 'j'ai fait semblant', 'j'étais ivre', 'j'étais complice', maintenant on cherche à diffuser des photos prises par monsieur Pelicot pour me faire passer pour coupable. Qui est la coupable dans cette salle d'audience?", a-t-elle lancé.

"C'est insultant et je comprends que les victimes de viol ne portent pas plainte parce qu'on passe par un déballage où on essaie d'insulter les victimes. Et pendant ce temps, les autres (accusés) sont derrière, bien tranquilles".

Gisèle Pelicot: "On cherche à me piéger me déstabiliser"

27 photos ont défilé sur les écrans de la salle d'audience: Gisèle Pelicot en sous-vêtements, puis nue avec un sex toy, un gros plan sur son intimité en contre-plongée... Des photos projetés à la demande de la défense.

"Le problème qui se pose, c'est de savoir lorsque ces photos sont envoyées à certains des co-accusés, quel est l'état d'esprit dans lequel ces garçons viennent chez le couple Pelicot? Ce n'est pas de savoir si elle a joué un jeu", explique Louis-Alain Lemaire, avocat de quatre accusés.

"On cherche quoi dans cette salle", s'est emportée Gisèle Pelicot. "Ces photos ont été prises à mon insu. On cherche à me piéger, me déstabiliser".

Son avocat Stéphane Babonneau répond: "Elle a voulu que ces audiences soient publiques, sachant que ces photographies seraient diffusées, en lui demandant si sur 50 ans de vie commune, sur telle ou telle photo, elle n'aurait pas des tendances qui justifieraient que des hommes aient pu croire qu'elle voulait avoir des relations sexuelles avec eux de façon inconsciente... C'est le privilège de la défense".

"J'ai l'impression d'être la coupable et les 50 victimes sont derrière moi", a déclaré Gisèle Pelicot. "D'ailleurs, ils devraient s'asseoir à ma place", a-t-elle ajouté, amère.

"Ce ne sont pas des scènes de sexe, ce sont des viols"

"Il faut avoir un degré de patience pour supporter tout ce que j’ai pu entendre", souffle Gisèle Pelicot. "Mes questions vous permettent de vous exprimer, se défend le président. Avez-vous été en mesure de consentir à un acte sexuel ou étiez-vous en mesure de vous y opposer?"

"Dans l’état où j’étais, je ne pouvais répondre à qui que ce soit", rétorque Gisèle Pelicot. "Les vidéos vont l’attester. Je n’ai pas l’habitude de m’énerver mais là, ça suffit, ce ne sont pas des scènes de sexe, ce sont des viols", s'emporte-t-elle.

J.A. et Marion Dubreuil