"Tueur de DRH": condamné à la perpétuité, Gabriel Fortin va se pouvoir en cassation

Me Bertrand Sayn, l'avocat de Gabriel Fortin surnommé "le tueur de DRH", a confirmé à RMC l'intention de son client de se pouvoir en cassation après sa condamnation en appel, mardi, à la réclusion à perpétuité.
Le parcours meurtrier en janvier 2021 de Fortin, 49 ans, avait plongé le pays dans l'émoi et la stupéfaction. Trois de ses victimes avaient été associées à ses licenciements et la quatrième travaillait dans une agence Pôle emploi de Valence qu'il avait fréquentée.
L'enquête avait rapidement établi que son passage à l'acte avait été minutieusement préparé et que Fortin avait potentiellement dans le viseur plusieurs autres personnes contre lesquelles il avait accumulé divers griefs.
"Ultime provocation", dénonce l'avocat des soeurs de Patricia Pasquion
"Gabriel Fortin épuisera toutes les voies de droit possibles. Cette ultime provocation est pour lui une fuite en avant qu’il imagine sans fin mais, très bientôt nous l’espérons, il se trouvera face à des portes définitivement fermées", a estimé Me Herve Gerbi, avocat des sœurs de Patricia Pasquion.
"Il aura alors tout loisir de ruminer encore et toujours que la justice ne l’aura pas entendu. Et il trouvera peut-être dans les acteurs judiciaires de son enfermement les nouvelles raisons de son échec judiciaire. Tout cela démontre à la fois combien la décision rendue était justifiée et nécessaire à la protection de tous mais interroge encore sur les limites de la loi et l’impossibilité d’une perpétuité réelle sur ce type de crimes en série", a-t-il poursuivi.
Altération du discernement
La cour d'assises de l'Isère, se prononçant en appel, a estimé que l'accusé était en proie à une altération de son discernement au moment des faits, commis en janvier 2021, mais a décidé de ne pas appliquer de minoration de peine.
La question de l'altération du discernement et la "dangerosité" de Fortin étaient au coeur de ce long procès, ouvert le 13 mai, et qui a aussi été marqué par son absence quasi-totale dans le box des accusés. Répétant n'avoir "rien à dire", il n'y aura fait que de brèves apparitions ponctuées d'esclandres visant à se faire expulser.
Les parties civiles ont fustigé un "mur de silence inexplicable" témoignant de la "lâcheté" de l'accusé et visant probablement à "faire souffrir à nouveau les familles", moins d'un an après le procès de première instance tenu à Valence en juin 2023.