À Toulouse, une boîte de nuit organise un combat de nains: "Ce n'est pas pénalement répréhensible"

Le 14 mars, une publicité diffusée sur les réseaux sociaux annonçait l'organisation le 11 avril prochain d'un combat de nains dans la discothèque Le Nine, située à Toulouse (Haute-Garonne).
La vidéo, qui comptabilise 400.000 vues, a choqué jusqu'au gouvernement. Fadila Khattabi, ministre déléguée en charge des personnes âgées et des personnes handicapées a déclaré "condamner fermement" l'organisation de ce combat.
Un événement non isolé
Un événement qui est loin d'être un fait isolé: "C'est assez étonnant, les gens pensent que ce type d'activité récréative, comme je les qualifie, n'existe plus, mais pour autant on doit y faire toujours face", assure ce vendredi sur RMC et RMC Story Violette Viannay, présidente de l'Association des Personnes de Petite Taille.
La représentante l'affirme : elle reçoit régulièrement des demandes pour "louer un nain pour une soirée" ou tout autre divertissement. "On est vraiment dans des spectacles récréatifs qui, par ailleurs, portent atteinte, d'une certaine manière, à la dignité des personnes de petite taille", ajoute-t-elle.
Que dit la loi ?
Le corps politique français s'était déjà emparé de ce sujet en 1995. Cette année-là, le Conseil d'Etat prenait un arrêté donnant raison à la maire de Morsang-sur-Orge, qui s'était opposée aux lancers de nains, estimant "qu'une telle attraction porte atteinte à la dignité de la personne humaine" et trouble l'ordre public. Cet arrêt possède toutefois ses limites.
"Les activités en tant que telles ne sont pas interdites. Ce n'est pas pénalement répréhensible. Le problème est qu'il est à la charge des autorités locales, soit le maire ou le préfet. C'est à eux de s'en saisir. Ce n'est pas une loi qui interdit automatiquement", indique Violette Viannay.
Qu'en est-il des personnes de petite taille qui acceptent de participer à ces combats ? "La liberté individuelle, ce n'est pas au bon vouloir des uns et des autres. Chacun a une responsabilité dans ses actes. Ces personnes, ce n'est pas tant elles que je ne dénonce, mais plutôt le système et le fait que ça existe et que les autorités locales ne se saisissent pas de ce sujet", ajoute la représentante.
Elle précise que de tels événements inciteraient par ailleurs davantage à se moquer des personnes de petite taille. Une condition considérée comme un handicap.
Mais pour Salim Chiboub, boxeur professionnel pour les gens de petite taille et contacté pour participer à ce combat en boîte de nuit, sollicitation qu'il a refusée, le principe ne le dérange pas: "La Fédération ne veut pas nous mettre en avant. En soit, le combat en boîte de nuit ne me dérange pas", assure-t-il sur le plateau d'Estelle Midi. "Mais j'ai refusé pour des raisons de sécurité", précise-t-il.