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Vers un statut de repenti pour les "nourrices" du trafic de drogue? Le témoignage d'un ex-dealer

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Ancien dealer, Max estime que la création d'un statut de repenti pour les nourrices, des petites mains parfois forcées à garder de la drogue pour les trafiquants, pourrait aider les forces de l'ordre dans certaines situations.

En guerre contre le trafic de drogue, le gouvernement envisage de créer un statut de repenti pour les nourrices. Les nourrices, ce sont des personnes au-dessus de tout soupçon, que les trafiquants "embauchent" moyennant finance, pour qu'elle stocke la drogue, l'argent ou les armes d'un réseau chez elle.

Souvent, ce sont souvent des personnes âgées ou des familles monoparentales qui se font embarquer séduites par l'appât du gain. Et ce sont eux que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti entend protéger, sur le modèle d'un repenti, dans les organisations mafieuses.

"Ce que je veux, c'est qu'elles puissent parler. Mais pour parler, il ne faut pas avoir peur. Il faut les protéger", a assuré ce mardi sur TF1 la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, Sabrina Agresti-Roubache.

Une protection juridique contre des informations sur les dealers de drogue comme une sorte de mise en confiance qui doit permettre de mieux démanteler les réseaux, en les frappant de l'intérieur, grâce à ces nouveaux informateurs. Une manière aussi de les dissocier juridiquement en ne les inculpant plus de délit ou crime en bande organisée.

Drogue : faut-il créer un statut de repenti pour les "nourrices" ? - 09/04
Drogue : faut-il créer un statut de repenti pour les "nourrices" ? - 09/04
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"De nombreuses nourrices sont forcées ou victimes"

Une méthode qui pourrait marcher sous certaines conditions estime Max, un ancien dealer: "Dans les cités, de nombreuses nourrices sont forcées et sont victimes", témoigne-t-il ce mardi sur le plateau d'Estelle Midi. "En tant que petit dealer, je n'avais pas besoin de nourrice, je ne prenais pas de quantités énormes, les nourrices cachent plutôt des kilos de drogue et éventuellement des armes", ajoute Max.

Dans ce cadre, il estime que la création d'un statut de témoin protégé pourrait les aider: "Cela pourrait marcher pour les nourrices qui font partie du réseau. En général ce sont des jeunes mineurs qui cachent ça chez eux. Mais il faudrait une grosse protection parce qu'ils risqueraient gros pour avoir balancé".

"Quant aux nourrices forcées, ça ne les incitera pas à parler. Ils ont tellement peur qu'ils ne parleront pas. Cependant, si les forces de l'ordre découvrent une nourrice, elle dira d'elle-même qu'elle a été forcée et quand on craint pour sa vie et sa famille, le moindre détail est donné et le moindre détail peut faire avancer une enquête", juge l'ancien trafiquant de stupéfiants.

Interrogé sur la lutte contre la drogue que mènent les autorités avec leurs opérations "place nette", Max estime que l'espoir de victoire est faible mais pas exclu.

Le gouvernement veut intensifier la lutter contre le trafic de drogue. En 6 mois avec les opérations "place nette", plus de 7.000 personnes ont été interpellées, 3,6 tonnes de drogues saisies ainsi que des centaines d'armes et plus de 11 millions d'euros d'avoirs.

G.D.