Faut-il créer un fichier "manifestants violents"? Ça fait débat sur RMC
Ce n'est pas la première fois que ce syndicat majoritaire dans la police réclame ce fichier pour écarter des cortège les individus déjà coupables d'agression envers les forces de l'ordre... Le secrétaire général d'Alliance Frédéric Lagache détaille cette proposition:
"Ce que nous demandons c'est un fichier administratif à l'image de ce qui se passe sur les interdictions de stade pour que l'on puisse nous, policiers, utiliser cet outil, soit pour écarter de nos manifestations ceux qui agressent des policiers et des gendarmes par des mesures de contrainte qui sont les assignations à résidence ou le pointage en gendarmerie voire aussi lors de contrôles d'identité, pouvoir les interpeller et les présenter à un magistrat".
Si cette mesure était calquée sur les interdictions administrative de stade, pas besoin de condamnation, pas même besoin de procès. Il suffirait par exemple qu'un manifestant soit reconnu sur une vidéo en train d'agresser un policier, son nom serait inscrit sur le fichier et le préfet pourrait lui interdire l'accès au rassemblement suivant et l'obliger à aller pointer au commissariat le jour J.
Une proposition inutile?
Une proposition inutile et contre-productive, il suffit d'appliquer les outils qui existent déjà, répond Didier Jacob, le secrétaire général d'un autre syndicat de policiers, le syndicat Alternative Police-CFDT:
"Il n'y a pas d'utilité d'avoir un fichier parce que dès lors qu'on a une condamnation de justice, nous avons déjà des fichiers qui existent. Tant qu'à créer quelque chose qui soit efficace pour lutter contre l'ultraviolence, c'est d'avoir directement des condamnations de la justice à l'instar de ce qui se fait déjà pour l'hooliganisme. On identifie des personnes ultraviolentes, on les défère à la justice, elles sont condamnées, et en l'occurrence, il leur sera interdit de manifester. Mais encore faut-il que les parlementaires légifèrent et que le gouvernement fasse une proposition en ce sens".
Face aux violences, plus de fermeté. Pourquoi pas, a répondu le gouvernement par la voix du secrétaire d'Etat Laurent Nuñez. "Une réflexion est en cours pour réfléchir aux mesures qui permettraient de mieux encadrer les manifestations", et donc éventuellement, un fichier.