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Police-Justice

Grenelle des violences conjugales: "Il ne faut pas attendre qu’une femme meure pour protéger les enfants"

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Protéger les femmes, mais aussi les enfants. C'est ce que souhaite le gouvernement qui a fait des annonces dans ce sens en marge du Grenelle des violences conjugales. Pourtant pour certains, ces derniers ne seront pas encore protégés.

Le grenelle sur les violences conjugales s’est ouvert mardi à Matignon. Parmi les annonces du Premier ministre Edouard Philippe lors de l'ouverture de ce Grenelle des violences conjugales: des mesures pour protéger aussi les enfants.

"Des procureurs référents spécialisés seront identifiés dans les 172 tribunaux de France métropolitaine et d'Outre-mer" afin de permettre de traiter en 15 jours maximum les dossiers d'instruction. Mais beaucoup de voix se font entendre pour regretter que ces annonces n'aillent pas assez loin pour protéger les enfants. Françoise n'avait que 13 ans quand sa mère est tué sous ses yeux par son père.

"C’est une source de traumatisme surtout que ma sœur et moi-même étions juste à côté de notre maman. On a dû faire un choc émotionnel sauf qu’à l’époque, on nous a dit que c’était passé, qu’il ne fallait plus en parler", explique Françoise Le Goff.

Rendre la mesure automatique

En cas de féminicides, veut notamment suspendre l’autorité du père sur l’enfant. Bien insuffisant, regrette Françoise. "Il faut aller beaucoup plus loin que ça. Ce n’est pas en cas de féminicides qu’il faut retirer le lien parental, c’est en cas de violences. Il ne faut pas attendre qu’une femme meure pour protéger les enfants", indique-t-elle. 

C’est pour cette raison que le gouvernement veut aussi permettre aux juges d’éloigner les enfants de leur père dès que la mère porte plainte

Pour Carole Lapanouse, fondatrice de l'association SOS les Mamans, il faut rendre cette mesure automatique.

"La ligne rouge n’est pas assez marquée. Il faut que tout ça soit encrée dans la loi, qu’on ne laisse pas aux magistrats la capacité de juger, jauger, et laisser en danger et les victimes mères et les enfants", affirme-t-elle. 

Les associations réclament également plus de moyens pour protéger les victimes de violences conjugales et leurs enfants. 

Romain Cluzel et Nicolas Ropert avec Guillaume Descours