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Contrôles, normes de sécurité... Les questions qui restent en suspens après l'incendie en Alsace

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Après le drame survenu à Wintzenheim (Haut-Rhin), où 11 personnes ont trouvé la mort mercredi dans l'incendie d'un gîte, de nombreuses questions se posent sur les normes de sécurité qui n'avaient pas été respectées dans l'établissement.

Après l'effroi, les questions… Le gîte de Wintzenheim, en Alsace, dans lequel 11 personnes sont mortes mercredi à la suite d'un incendie, était-il aux normes? Si l'enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur ce drame, les premières informations divulguées laissent à penser que certains aspects sécuritaires faisaient défaut dans le gîte.

Quelles règles doivent être respectées?

Car pour ouvrir un grand gîte de ce type, plusieurs équipements sont exigés. Par exemple, l'hôte a pour obligation de disposer de détecteurs de fumée reliés à une alarme audible dans tout l'établissement. Dans le même temps, des extincteurs doivent être installés à chaque étage. Les issues de secours doivent être indiquées afin de permettre aux occupants d'évacuer les lieux le plus rapidement possible en cas de sinistre.

Pour s'assurer du respect de ces normes, une commission de sécurité contrôle ces gîtes, dès qu'ils disposent d'au moins 16 couchages. Le gîte de Wintzenheim accueillait 28 personnes au total, dont 16 dans les étages qui ont brûlé. Selon le maire adjoint de Wintzenheim, la propriétaire avait signé un contrat pour 16 personnes.

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Invité de l'émission Apolline Matin sur RMC et RMC Story, le maire de la commune, Serge Nicole, a d'ailleurs expliqué n'avoir eu presque aucun contact avec la propriétaire des lieux. "Je l'ai vue à sa sortie quand elle a été entendue (par les autorités), mais nous n'avons pas beaucoup échangé. Je ne la côtoie pas tellement, c'est une dame qui est assez isolée", a-t-il expliqué au micro de Sébastien Krebs.

"Toujours enregistré comme un bâtiment agricole"

Sur ce bâtiment qui a pris feu, la propriétaire avait, selon le maire, déposé des permis pour réaliser "simplement des travaux de réaménagement sur l'aspect extérieur du bâtiment, mais à aucun moment c'était pour y mettre un gîte". La mairie n'était donc, selon l'édile, tout simplement pas au courant que ce bâtiment avait été transformé en gîte.

"C'était toujours enregistré comme un bâtiment agricole. Bien entendu la gendarmerie nous a demandé tous les permis qui avaient été délivrés", a par ailleurs précisé Serge Nicole, qui a aussi dévoilé que deux autres gîtes étaient aussi enregistrés au nom de la propriétaire des lieux de l'incendie.

Selon le maire, les deux autres gîtes de la propriétaire étaient bien déclarés, contrairement à celui qui a pris feu, pour l'accueil d'un maximum de 15 personnes par bâtiment.

Quid des contrôles?

C'est aussi sur cet aspect du nombre de personnes autorisées à loger dans le gîte que des questions se posent. Au-delà du fait que le bâtiment qui a pris feu n'était, selon le maire, pas déclaré comme un gîte, un contrôle d'une commission de sécurité doit aussi être entrepris dès lors que le bâtiment héberge 16 personnes ou plus.

Lors de ces visites, la présence d'un sapeur-pompier est d'ailleurs requise. Le commandant Jean-Pierre Passuti, du SDIS du Gard, participe à ces visites et explique que cette commission "vérifie" différents points cruciaux de la sécurité dans le bâtiment, tels que le "désenfumage et les moyens d'alarmes ainsi que les extincteurs" qui doivent être "vérifiés par des techniciens compétents".

Cette visite de contrôle est renouvelée tous les trois à cinq ans… Et dans le cas où l'établissement n'est pas conforme aux normes incendies, l'exploitant s'expose à une fermeture administrative, temporaire ou définitive.

Et tandis que la vice-procureure de la République à Colmar, Nathalie Kielwasseur, indiquait que l'établissement de Wintzenheim n'était pas passé devant la commission de sécurité pour les établissements recevant du public (ERP), le maire de la commune endeuillée a estimé sur RMC que "la loi devrait changer", afin que tous les établissements se voient obligatoirement contrôlés en dépit d'un seuil minimum de couchages.

Ameline Lavechin, Alexis Lalemant