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Le Conseil d'Etat refuse de suspendre l'usage du LBD lors des manifestations

Le Conseil d'Etat a examiné des recours déposés en urgence pour obtenir la suspension de l'usage du lanceur de balles de défense.

Le LBD peut-il servir au maintien de l'ordre? Oui, selon le Conseil d'Etat qui a examiné mercredi des recours déposés en urgence pour obtenir la suspension de l'usage du lanceur de balles de défense (LBD) dans les manifestations.

L'usage de lanceur de balle de défense (LBD) et de projectiles en caoutchouc par les forces de sécurité est l'objet de vives controverses en France. Il est loin d'être la règle en Europe où de nombreux pays n'y ont peu ou pas recours. 

Sans surprise les pays scandinaves ont décidé de se passer de cet armement présenté comme non-létal. L'Irlande ou l'Autriche ont également fait ce choix tout comme le Kosovo, pays habitué aux manifestations violentes. Les balles de caoutchouc y sont officiellement interdites depuis 2007, et la mort de deux manifestants de Vetevendosje, le parti d'opposition de la gauche nationaliste qui prône l'action de rue.

Comment font nos voisins? 

Ailleurs dans les Balkans, la police serbe peut théoriquement utiliser ces armes en cas de manifestations ultraviolentes. Mais dans les faits, elles ne sont plus utilisées depuis plus d'une décennie. En Croatie, la loi permet également d'y recourir. Mais selon une porte-parole de la police, elles n'en ont jamais fait usage depuis l'indépendance.

En Allemagne, les lanceurs de balle de défense ne sont pas autorisés dans une grande majorité des Länder. Depuis le conflit nord-irlandais, l'usage par les forces de l'ordre de projectiles en caoutchouc est marqué au fer rouge au Royaume-Uni. Les balles alors utilisées, d'un calibre différent de celles actuellement admises dans d'autres pays européens, ont été accusées d'avoir causé la mort de plusieurs personnes avant d'être remplacées par un armement plus sûr. 

Au Portugal, les forces de l'ordre ont recours aux lanceurs de balle de défense. Récemment, la police s'en est servi pour riposter à des jets de pierres en marge d'une manifestation contre les violences policières et le racisme. Un jeune homme de 18 ans a témoigné avoir été blessé au front par un de ces projectiles. 

En Espagne, les unités antiémeutes des forces de l'ordre sont autorisées à se servir des projectiles en caoutchouc mais leur utilisation fait l'objet de polémiques. Ainsi le cas de Roger Español, qui a perdu un oeil lors d'altercations avec la police, à l'occasion du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre 2017 en Catalogne. 

Avec AFP