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"Les choses vont enfin débuter" : 5 ans après la disparition de Tiphaine Véron, l'enquête relancée ?

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La Française Tiphaine Véron a disparu il y a cinq ans jour pour jour, le 29 juillet 2018, au Japon. Cinq ans après, son frère, Damien Véron, a raconté sur RMC le parcours du combattant de lui et sa famille pour lancer l'enquête et sa détermination et son espoir depuis la reprise du dossier par le pôle des affaires non-élucidées.

Le 29 juillet 2018, il y a cinq ans jour pour jour, la Française Tiphaine Véron, 36 ans, visitait Nikko, petite ville dans les montagnes au Nord du Japon. Dans l'hôtel où elle a été vue une dernière fois, une affichette qui indique qu'un faux guide rôde aux alentours, des éclaboussures de sang dans la chambre d'hôtel, le propriétaire de l'établissement qui indique avoir vu Tiphaine partir 10h alors que sa dernière connexion au Wifi est à 11h30: les éléments troublants et incohérence sont nombreux.

Pourtant, la piste accidentelle est la seule envisagée par la police nippone qui organise à l'époque une journée de battue. Dans l'archipel, il est en effet impossible d'ouvrir une enquête criminelle tant que l'assassin n'a pas été retrouvé. Aucun interrogatoire n'a donc été effectué. Et la valise de la jeune femme n'a pas non plus été analysée.

"Cinq ans après, c'est maintenant que les choses vont enfin débuter, avec le transfert du dossier au pôle Cold Case", explique, ce dimanche, sur RMC le frère de la victime Damien Véron.

Cinq ans sans aucune avancée dans l'enquête

Mais depuis cinq ans, la famille de la Poitevine ne lâche rien. Elle a été reçue à l'Elysée le mois dernier, où ils ont pu faire part de plusieurs points de blocages, notamment sur les différences de fonctionnements des systèmes judiciaires des deux pays: "au Japon puisqu'en fait l'enquête criminelle est ouverte lorsque le coupable est arrêté, donc le criminel est arrêté. C'est complètement paradoxal. Vous êtes bloqué pour faire des actions."

"Il y a un choc culturel. Ils ne comprennent pas pourquoi on demande une enquête criminelle alors qu'elle est évidente. Même l'ONU l'a demandé. Ça a été un grand tournant, le fait que l'ONU fasse des demandes similaires aux demandes faites par la justice française."

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Une différence de culture judiciaire

Au Japon, il n'y a pas de juge d'instruction, de magistrat de liaison, et la famille estime que la coopération des autorités japonaises n'est que de façade: "on a expliqué qu'il fallait une véritable coopération puisque à chaque fois que les commissions rogatoires internationales sont revenues, elles étaient incomplètes et surtout elles ne répondaient pas à toutes les questions concernant le volet criminel", explique Damien Véron

Les proches espèrent que la nouvelle juge d'instruction, nommée après le transfert du dossier au pôle des affaires non-élucidées au tribunal de Nanterre, pourra se rendre rapidement au Japon, ce qui n'a jamais été fait par un magistrat français jusqu'ici dans ce dossier qui a failli être classé, et faire avancer l'enquête pour comprendre ce qui est arrivé ce 29 juillet 2018. En tout cas, Damien Véron l'assure, lui et sa famille gardent espoir: "Tant que les pistes n'auront pas été exploitées jusqu'au bout, on continuera le combat."

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC