Les gendarmes surpris par l'ampleur d'un trafic de drogue entre la France et le Canada

Un important trafic de drogue entre la France et le Canada a été démantelé au début du mois de mai 2025. Ce circuit d'acheminement de la drogue inédit a surpris les gendarmes.

C'est un réseau surprenant qui a été démantelé au début du mois de mai 2025. Un véritable "pont aérien de la drogue" entre la France et le Canada, qui aurait permis à des trafiquants d'exporter plus de trois tonnes d'herbe de cannabis depuis le début de l'année et tout ça, par avion.

Les gendarmes ont, eux-mêmes, étaient surpris par ce circuit d'acheminement inédit. "On n’imaginait pas que le Canada pouvait être exportateur d’herbe de cannabis, dans de telles quantités et dans une telle teneur de THC", indique à RMC, le lieutenant-colonel Colard, commandant-adjoint de la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens.

La drogue, compactée et conditionnée sous vide, était dissimulée dans des palettes de marchandises du fret aérien, qui voyage dans les soutes des avions. Une fois l'herbe arrivée à Paris, elle était récupérée par des complices et revendue dans le pays mais aussi en Allemagne et en Belgique.

Des exportations toutes les deux semaines

"Lorsque vous avez de l’herbe, mise sous vide, extrêmement compressée, dans plusieurs couches de plastique, ça permet de dissimuler l’odeur de cannabis par rapport aux chiens et les palettes ne passent pas forcément toutes au scanner", souligne le lieutenant-colonel.

Selon les enquêteurs, les trafiquants canadiens exportaient leur surplus de production environ toutes les deux semaines.

"Le Canada est manifestement le pays où l’herbe de cannabis pousse assez facilement et est d’excellente qualité du point de vue des narcotrafiquants, c’est-à-dire que la teneur en THC est très forte. Cela permet de la vendre à des prix très intéressants pour eux", conclut-il.

Trois suspects ont été arrêtés au Canada - où le cannabis est légal depuis 2018 - et sept autres en France, dont cinq ont été mis en examen.

Guillaume Biet