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Levée du secret médical en cas de violences conjugales: "Les victimes vont se retrouver sans protection"

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Cette proposition de loi doit permettre de lever le secret médical sans accord de la victime et permettre le déclenchement d'actions en justice.

Mardi le parlement a définitivement adopté une proposition de loi destinée à mieux protéger les victimes de violences conjugales. Et cette proposition de loi doit permettre de lever le secret médical sans accord de la victime. Pour Anne-Marie Curat, présidente du conseil national de l’ordre des sages-femmes, cela va contribuer à la perte d’autonomie de la patiente.

"La relation patient-soignant doit être équilibrée et fondée sur la confiance", explique-t-elle ce mercredi sur RMC. Avec la crainte qu’une patiente ne veuille plus se rendre chez son médecin par crainte de la levée du secret médical : "Une fois que le signalement est fait au procureur, celui-ci va revenir vers la victime. Et si cette dernière nie les faits, la plainte est classée. Elle va se retrouver sans protection tandis que l’auteur des violences est alertée et peut se retourner contre la femme".

39 victimes depuis le début de l'année 2020

Et si Anne-Marie Curat fait état de sa volonté d’endiguer le phénomène des violences conjugales, elle estime que le personnel de santé n’est pas le seul corps professionnel apte à dépister les violences et les empêcher, alors que 80% des plaintes des femmes sont classées sans suite.

En 2019, 149 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Et depuis le début de l’année 2020, 39 autres femmes sont mortes. Dans 40% des cas, les violences conjugales sont commises pendant la grossesse de la victime.

Guillaume Dussourt