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Police-Justice

Mohamed Amra dit avoir été "brutalisé et menacé" par des surveillants en prison, selon son avocat

Mohamed Amra  est escorté par des policiers hors de la Cour d'appel de Bucarest le 23 février 2025 après son arrestation la veille.

Mohamed Amra est escorté par des policiers hors de la Cour d'appel de Bucarest le 23 février 2025 après son arrestation la veille. - Daniel MIHAILESCU / AFP

Mohamed Amra, narcotrafiquant récemment extradé de Roumanie après une évasion violente, affirme avoir été victime de violences en prison. Son avocat dénonce des coups et menaces survenus le 24 mars à Condé-sur-Sarthe.

Le narcotrafiquant Mohamed Amra, remis fin février à la France par la Roumanie après une évasion sanglante, affirme avoir subi des violences et menaces de la part de surveillants dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) où il est incarcéré, selon son avocat.

Les violences sur Mohamed Amra ont été commises le 24 mars alors qu'il rentrait de promenade et était raccompagné dans sa cellule "entouré par quatre surveillants", a déclaré mardi Me Benoît David, confirmant des informations données lors d'une interview à franceinfo.

Placé en isolement, "il est ramené dans une cellule pour être fouillé. Et là, il est plaqué au sol et on lui bloque le pied et on lui écrase le pied", dit l'avocat. Son client avait été plâtré suite à ce "gros choc" mais n'avait finalement pas subi de fracture, a-t-il indiqué.

Des "menaces"

Me David dénonce également des menaces visant selon lui Mohamed Amra dans la prison. Il dit avoir eu "deux témoignages de détenus sur des surveillants qui auraient tenu des propos, l'un disant qu'ils allaient se venger, l'autre disant qu'il (Mohamed Amra) allait sortir les deux pieds devant."

Lors de son évasion, le 14 mai 2024, deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres blessés par le commando lourdement armé qui avait attaqué le fourgon transportant le détenu multirécidiviste, au péage d'Incarville (Eure).

Benoît David dit avoir déposé fin mars auprès du parquet d'Alençon une plainte contre X concernant ces violences commises "par des fonctionnaires dépositaires de l'autorité publique", qui porte également sur une partie des menaces. Sollicité par l'AFP pour confirmer cette plainte, le parquet n'avait pas réagi mardi après-midi.

"M. Hamra m'a dit qu'actuellement, ça allait à peu près avec les surveillants", a précisé l'avocat à l'AFP.

Des fouilles intégrales systématiques

Le narcotrafiquant se plaint également de ses conditions de détention à Condé-sur-Sarthe où le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a assuré qu'il était soumis à "des consignes d'une extrême fermeté".

L'avocat de Mohamed Amra a saisi le juge des libertés et de la détention (JLD) à Paris pour des "conditions de détention indignes". "Ça a été rejeté et on est en appel", a indiqué Me David. Il a déclaré à franceinfo que son client est réveillé toutes les deux heures et subit des fouilles intégrales systématiques.

Selon lui, Mohamed Amra a exprimé des regrets sur les victimes lors de son évasion: "Il m'a dit ‘moi, si j'avais su que ça devait tirer comme ça sur les surveillants, j'aurais refusé’ (...) ‘Quelques minutes avant, je leur parlais.’"

C.A avec AFP