Mort du petit Tony: pourquoi la mère n'a pas dénoncé les violences de son compagnon sur son fils

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Le deuxième jour d’audience s’est tenu mardi aux assises de la Marne, à Reims, où comparaissent la mère et le beau-père du petit Tony, tué en novembre 2016 par les coups de ce dernier après un calvaire de violences de plusieurs semaines. L’enfant était alors âgé de trois ans.
Mardi, plusieurs témoins se sont succédés à la barre: des amies de la mère de Tony, des voisins et des proches du couple. Deux fois la maman de Tony aurait pu donner l’alerte et se confier pour appeler à l’aide, mais elle a préféré taire les violences que faisait subir son compagnon à son fils.
"J’avais peur de cet homme"
Quelques jours avant le drame, une amie de la mère de Tony s’inquiète d’un hématome sous l’œil droit de l’enfant, "comme un œuf de Pâques" explique-t-elle à la barre. Elle interroge le petit qui répond : "c’est Loïc qui me tape". Sa mère explique de son côté que son fils s’est cogné ou qu’il est tombé. Son amie a des doutes, lui propose son aide, mais elle refuse. Une voisine de palier qui entend les pleurs de l’enfant à travers la cloison questionne la mère dans le couloir de l’immeuble : "'il ne le frappe pas, il n’y a aucun problème', m’a-t-elle répondu". La présidente demande à l’accusée de s’expliquer: "on vous a tendu deux perches, pourquoi ne pas vous avoir confié ?". Réponse: "J’avais peur de cet homme", rétorque la mère de Tony en pleurs. Un homme violent "qui casse tout quand il boit, il disait aussi que Tony tombait pour justifier les bleus", a expliqué la mère du principal accusé.
Plusieurs témoins racontent également les conditions de vie dans lequel évoluait l’enfant dans un petit appartement où régnait la fête, l’alcool et le cannabis et dont on s’occupait peu, selon maitre Rodolphe Costantino, avocat de l’association Enfance et Partage partie civile au procès.