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Police-Justice

Nicolas Sarkozy doublement mis en examen dans l'affaire de la rétractation de Ziad Takieddine

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, à Arcachon, le 25 août 2023.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, à Arcachon, le 25 août 2023. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Dans l'affaire de la rétraction de Ziad Takieddine, le parquet national financier annonce ce vendredi que Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "recel de subornation de témoin" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée".

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été doublement mis en examen ce vendredi dans l'affaire de la rétractation de l'homme d'affaires franco-libannais Ziad Takieddine. Le parquet national financier a annoncé ce vendredi que les motifs de "recel de subornation de témoin" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée" ont été retenus contre l'ancien chef d'Etat, qui est placé sous le statut de témoin assisté. Une décision qui ouvre la voie à un possible nouveau procès.

Elle a été prise au terme d'une trentaine d'heures d'interrogatoire au total sur trois jours et demi, mené par deux magistrats financiers chargés de cette information judiciaire ouverte en mai 2021 sur cette opération, appelée "Sauver Sarkozy" par l'un des mis en cause. Par cette mise en examen, les juges signifient qu'ils estiment disposer de suffisamment d'indices graves ou concordants quant à sa participation aux manoeuvres élaborées par au moins neuf autres protagonistes impliqués à des degrés et moments divers, possiblement en leur donnant son aval.

Une vidéo de rétractation surprenante

En novembre 2020, le sulfureux Ziad Takieddine, personnage-clé dans l’affaire du présumé financement libyen de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, dédouane l’ancien chef de l’Etat dans une vidéo surprenante. "La vérité éclate enfin", avait réagit aussitôt Nicolas Sarkozy. Mais devant les juges, deux mois plus tard, Takieddine fait machine-arrière. La justice le soupçonne alors d’avoir été payé pour cette vidéo de fausse rétractation.

8 personnes ont déjà été déjà mises en examen dans cette affaire, dont la reine de la presse people, Mimi Marchand. Ses nombreux messages retrouvés par les enquêteurs laissent entendre qu’elle était au courant de tout, et qu’elle rendait compte à Nicolas Sarkozy, surnommé Z ou Zébulon.

Longuement interrogé sur son agenda et sa téléphonie de la fin 2020 et du début 2021, qui suggèrent des rendez-vous ou conversations à des moments-clés avec des protagonistes du dossier, Nicolas Sarkozy a évoqué quelques "coïncidences" mais nié tout contact significatif.

Pour lui, "toute cette petite bande n'a que pour seule préoccupation de se faire mousser les uns par rapport aux autres" en prétendant être en contact avec lui.

Après l'annonce de cette nouvelle mise en examen, l'ancien président de la République a réagit par lentremise de ses avocats: "Nicolas Sarkozy est fermement décidé à faire valoir ses droits, établir la vérité et défendre son honneur", écrivent Mes Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain dans un communiqué transmis à l'AFP.

Avec AFP