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"On n'est pas juste de la chair à canon": l'inquiétude d'un policier en colère

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TÉMOIGNAGE RMC - Nicolas, membre des "Policiers en colère", fait part de son inquiétude vis-à-vis des prochaines manifestations des "gilets jaunes" qui connaissent des débordements parfois très violents. L'Elysée craint d'ailleurs une "très grande violence" samedi à Paris.

Pavés, boules de pétanque, bouteilles d'acide... Les forces de l'ordre sont la cible de sérieuses violences en marge de différentes manifestations de "gilets jaunes" en France. Avec en point d'orgue les images de guérilla urbaine observées à Paris autour des Champs-Elysées.

Nicolas, membre du Mouvement des policiers en colère, y était et a accepté de nous confier ses inquiétudes face aux débordements des mobilisations qu'il sécurise depuis le début du mouvement à Paris.

En trois ans de maintien de l'ordre à Paris, ce policier en civil explique qu'il n'avait jamais connu un tel déchaînement de violence. Mercredi soir, l'Elysée a d'ailleurs expliqué "redouter une très grande violence" pour "l'Acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes".

"On ne va pas pouvoir tenir éternellement comme ça"

"Dégager au fur et à mesure des collègues blessés le long d'une manifestation, c'est une des premières fois que ça m'arrive, ça fait vraiment bizarre. On ne va pas pouvoir tenir éternellement comme ça. Vu ce qui nous été lancé dessus: des bouteilles d'acide, des boules de pétanque... Sachant qu'on n'a pas de boucliers, juste un casque, un gilet pare-balles, et une matraque télescopique."

Dès qu'il le pouvait, ce policier a envoyé des messages à sa compagne. Parfois un simple smiley avec un pouce juste pour la rassurer.

"J'ai la chance d'avoir une femme avec qui je peux discuter de tout ça, et on se dit qu'à tout moment on aurait pu y passer."

"On n'est pas juste un matricule. Pas juste de la chair de canon"

Nicolas sait déjà qu'il va être rappelé pour la mobilisation à venir samedi. Et c'est la grande inconnue.

"Là, ça monte crescendo du coup on se demande comment ça va se passer samedi. On n'est pas juste un matricule. Pas juste de la chair de canon. On est des pères de famille pour certains, des maris. Derrière il y a du monde qui s'inquiète pour nous."

Samedi, il aimerait pouvoir, comme d'autres policiers en région, enlever son casque face aux "gilets jaunes". Sans risquer d'être blessé par un projectile. 

Marion Dubreuil (avec J.A.)