"On s'entraîne au quotidien aux pires scénarios": comment le GIGN se prépare pour les JO 2024

Alerte maximale à quelques mois du début des Jeux olympiques de Paris 2024. La France se prépare à accueillir les athlètes et le public de monde entier sur l'ensemble de son territoire, et en découle en grand chantier en termes de sécurité pour l'Etat. Le général Ghislain Réty, commandant du GIGN, a expliqué dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC comment l'unité d'élite militaire française se prépare à ce rendez-vous crucial dans un contexte mondial extrêmement tendu.
La France est en effet alerte maximale face à la menace d'attentats et s'entraîne à sécuriser tous les sites et lieux accueillant du public cet été, avec notamment un casse-tête concernant la cérémonie d'ouverture inédite sur les bords de la Seine le 26 juillet. 45.000 policiers et gendarmes sont engagés sur ce seul événement, avec 35 bateaux de sécurisation, 100 plongeurs démineurs, 350 membres du GIGN, 200 du Raid, 100 de la BRI, selon le ministère de l'Intérieur.
Mais le général Réty se veut rassurant, promettant que les JO ne changent pas fondamentalement les entraînements de son unité.
"On s'entraîne au quotidien aux pires scénarios. C'est une préparation un peu plus intense que d'habitude, mais les fondamentaux restent inchangés", lance-t-il face à Apolline de Malherbe.
"La menace est sur tout le territoire national, métropole et outre-mer"
La coordination entre les services de sécurité est exceptionnelle pour cet événement unique. "Pour la première fois, avec le Raid et la BRI, on s'est partagés les sites et les missions. Normalement, c'est une compétence territoriale, on en a fait abstraction. Là, les trois unités n'en formeront qu'une", explique le général Réty.
Cette focalisation sur les JO fait-elle que le reste du territoire sera délaissé? "Bien au contraire", rectifie-t-il. "On va aussi intensifier les alertes et permanences. La menace est sur tout le territoire national, métropole et outre-mer. Tous les dispositifs d'alerte seront activés et prêts à tout moment".
En attendant, l'entraînement est intense et le GIGN tente d'imaginer tous les scénarios sur tous les terrains. "On essaie de s'approprier les sites où il y aura des épreuves, les camps de base (des délégations)", explique le général.
Car les craintes sont grandes dans un contexte mondial marqué par la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien, à résonance internationale majeure. La tuerie de masse intervenue en Russie est un scénario pour lequel les forces se préparent depuis toujours. "C'est la pire des menaces à laquelle on se prépare depuis 50 ans. On va aussi intensifier notre préparation dans ce domaine là", explique le commandant du GIGN, unité habituellement habilitée à la neutralisation du grand banditisme et à la protection des ambassadeurs à l'étranger.
Une sécurisation globale du pays qui a pour le moment un coût inconnu. Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a indiqué que les Jeux olympiques de Paris "devraient coûter" entre 3 et 5 milliards d'euros d'argent public, précisant que la facture ne serait connue qu'après l'évènement qui se déroulera du 26 juillet au 11 août, notamment le coût de la sécurité assurée par l'Etat.