Policier accusé d'avoir insulté une victime présumée d'agression sexuelle: ce que l'on sait
Il est 5h15 du matin, le jour n’est pas encore levé, quand une professeur de 34 ans dépose plainte pour "agression sexuelle" au commissariat du 5e arrondissement de Paris. Dès le lendemain, le 5 févier, un policier du commissariat la rappelle. Il laisse un message sur son répondeur: "Je vous rappelle par rapport à ce qui s'est passé hier, j'aurai besoin de vous réentendre sur les faits, rappelez-moi", peut-on entendre dans l'enregistrement diffusé par Mediapart.
Il ne s'en rend pas compte mais le téléphone n'est pas raccroché. Le téléphone continue d'enregistrer la discussion qu'il a avec une collègue. Il explique que si la plaignante n'a pas répondu, c'est qu'elle est en train de cuver. Il critique la plainte, la façon dont elle raconte les faits. "On ne sait même pas de qui elle parle, elle n'a pas de sens sa plainte", lance-t-il.
L'IGPN saisi et une suspension demandée
Puis en arrivant en bas de la page, il voit que la victime présumée refuse une confrontation avec son agresseur: "Evidemment elle refuse la confront’ en plus, la pute. Comme par hasard. En fait, c'était juste pour lui casser les couilles. Grosse pute".
Après ces insultes, la préfecture de police dénonce des propos inadmissibles et demande l'ouverture d'une enquête. "Il a été identifié et l'IGPN saisie sur les propos mais aussi sur le contexte global de l'affaire. Il a été décidé des sanctions administratives les plus appropriées pour ce fonctionnaire pour lequel une suspension a été demandée à titre conservatoire", assure Naïma Makri, la commissaire référente aux violences sexistes et sexuelles. De son côté, l'avocat de la plaignante, Me Arié Alimi, juge cette sanction insuffisante.
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