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Pourquoi donne-t-on des enfants sur des plateaux à des prédateurs?: la colère de la grand-mère d'une victime présumée du chirurgien de Jonzac

Le petit-fils de Roland et Maury avait 10 ans quand il a été agressé par Joël Le Scouarnec. La famille a porté plainte contre le chirurgien et envisage également de poursuivre ceux qui savaient, mais n'ont rien dit.

Leur petit-fils fait partie des victimes présumées de Joël Le Scouarnec, ce chirurgien à la retraite soupçonné de viols et d'agressions sexuelles sur des patients mineurs, visé par 184 plaintes. Le petit-fils de Roland et Maury aurait été agressé sexuellement par le docteur le Scouarnec à l'hôpital de Quimperlé en 2006. Aujourd'hui adulte, il a été auditionné l'année dernière par les gendarmes chargés de l'enquête.

C'est à ce moment-là qu'il apprend que son nom figure dans les carnets du chirurgien dans lequel l'homme y décrit des scènes sexuelles à caractère pédophile. Le petit-fils de Roland et Maury parvient alors à identifier les troubles psychologiques qui le poursuivent depuis tant d'années. S'il reste très discret auprès de ses proches sur le déroulé de son agression, le jeune homme aujourd'hui âgé de 23 ans est encore très affecté, il est en ce moment pris en charge dans un hôpital psychiatrique. 

"Il est détruit"

Leur petit-fils à 10 ans lorsqu'il croise la route du chirurgien. Il est en vacances à Quimperlé et se plaint de maux de ventre. Son père et son grand père Rolland soupçonnent une appendicite et le conduisent à l'hôpital.

"Il l’a examiné et quand il est revenu, il a dit ‘je ne pense pas que ce soit l’appendicite mais je le garde en observation pour la nuit’. C’est à ce moment-là que mon fils lui a demandé s’il devait rester ou pas. Et il lui a répondu que ce n’était pas la peine. On avait aucun soupçon, on avait confiance, c’était un médecin. Et malheureusement, il s’est produit cette catastrophe. Depuis, il est détruit", affirme le grand-père. 

Leur petit-fils est hanté depuis des années par cette agression subie à l'hôpital. L'année précédente, le chirurgien avait été condamné pour possession d'images pédopornographiques. Pour Mauri, la grand-mère, les victimes ont aussi été détruites par le silence du corps médical.

"C’est l’omerta. La directrice de Jonzac, elle le savait, elle devrait être en prison. Il faut qu’on m’explique pour on donne des enfants sur des plateaux à des prédateurs", affirme-t-elle. 

Après sa plainte contre le chirurgien, cette famille compte bien aussi attaquer tous ceux qui ont su, mais qui se sont tus.

Jean-Baptiste Bourgeon avec Guillaume Descours