Pourquoi Pierre Alessandri, membre du "commando Erignac", pourrait obtenir une semi-liberté
Pierre Alessandri, un des membres du commando qui a tué le préfet Erignac à Ajaccio en 1998, a fait un pas vers la liberté jeudi. Après exactement 23 ans de détention, les portes de la prison pourraient s’entrouvrir. Un tribunal d’application de peine lui a accordé jeudi le bénéfice de la semi-liberté.
Ce qui veut dire qu'à 63 ans, Pierre Alessandri pourrait commencer à travailler dans la journée pour une exploitation agricole de Haute-Corse, ce qui serait un retour aux sources pour cette ancien agriculteur, ancien syndicaliste agricole. Mais en semi-liberté seulement parce que la nuit, il devrait retrouver sa petite cellule de la prison de Borgo. Ce statut lui a été accordé jeudi, mais le parquet a aussitôt fait appel. Un appel suspensif. Pour l’instant, Pierre Alessandri reste donc en prison en attendant une éventuelle confirmation.
Complice ou tueur?
Pierre Alessandri faisait partie du groupe des assassins du préfet Erignac. Cela, il ne l’a jamais contesté, mais sur ce qu’il a fait exactement, il a souvent changé de version. En garde à vue, dénoncé par un membre du commando, il avoue qu’il était au côté du tueur, en couverture et prêt à le remplacer s’il avait une défaillance. Et ce tueur, il le nomme, c’est Yvan Colonna.
Puis, depuis sa prison, quelques mois plus tard, il écrit au juge pour changer de version. Finalement Colonna, n’était pas là. Et donc le tueur, et bien, c'était lui. Il avoue avoir abattu le préfet. Mais ces aveux n’ont jamais convaincu la justice, et c’est bien Yvan Colonna qui finalement a été condamné pour avoir tué le préfet de plusieurs balles dans le dos.
Pierre Alessandri, lui, avait auparavant été condamné à perpétuité avec 18 ans de sûreté. Détenu sur le continent pendant 23 ans, il vient de rentrer en Corse. Il a obtenu ce transfert il y a un mois après le meurtre d’Yvan Colonna en prison au mois de mars.
C’est la mort d’Yvan Colonna, qui a accéléré ce retour en corse, et cette possible semi-liberté qui se dessine. Ce serait la fin de l’affaire Erignac, presque 25 ans après la mort du préfet.