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Procès d'Eric Dupond-Moretti: comment la Cour de justice de la République justifie la relaxe

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Les juges de la CJR, en majorité des parlementaires, n'ont pas suivi les réquisitions de l'accusation qui avait réclamé un an de prison avec sursis pour Eric Dupond-Moretti. Le parquet général a jusqu'à mardi prochain pour se pourvoir en cassation.

Éric Dupond-Moretti a été relaxé par la Cour de justice de la République, ce mercredi. La CJR a déclaré le garde des Sceaux non coupable du délit de prise illégale d'intérêts qui lui était reproché. Il va pouvoir continuer son action au sein du gouvernement, a expliqué Élisabeth Borne.

Il était jugé pour avoir ordonné, en tant que ministre, des enquêtes administratives à l'encontre de quatre magistrats qu'il avait critiqués alors qu'il était encore avocat. Comment la cour justifie-t-elle cette relaxe?

Selon elle, oui, Éric Dupond-Moretti était bien en situation de conflit d’intérêts. Mais malgré son expérience de pénaliste, il n’avait pas la conscience "suffisante", estime la cour, de s'exposer à la commission d'une prise illégale d'intérêts en ordonnant ces deux enquêtes administratives visant quatre magistrats.

Pas de désir de vengeance

La CJR a jugé qu’avant le courrier de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique en date du 7 octobre 2020, Eric Dupond-Moretti, qui n'a fait que suivre l'avis de son administration, n’avait pas été alerté de ce risque.

Par ailleurs, la cour s’est appuyée sur les témoins à décharge, Premier ministre, conseiller communication du garde des Sceaux, qui ont affirmé qu'Eric Dupond-Moretti n'avait pas exprimé d'animosité, de mépris ou de désir de vengeance à l'égard de magistrats, ni une volonté d'user des pouvoirs qu'il tenait de sa position.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours