Procès des viols de Mazan: "Ça va être le musée de l’horreur et aussi une grande sensibilisation"

Un procès sans précédent s’ouvre ce lundi à Avignon (Vaucluse), avec 51 hommes accusés de viols à Mazan sur une femme que le mari, également jugé, droguait et proposait sur un site de rencontres. Des profils très divers, avec des hommes mariés, pères de famille, de 26 à 74 ans, pompiers, chauffeurs routiers, électriciens, chauffagistes, retraités, gardiens de prison, informaticiens… Ils encourent 20 ans de prison pour viol en réunion.
"On attend un procès exemplaire, avec des peines aussi exemplaires. Ça va être certainement le musée de l’horreur, tout ce qu’on va entendre. Néanmoins, c’est aussi une grande sensibilisation à cet angle mort des violences sexuelles qu’est la soumission chimique", explique ce lundi sur RMC la députée Sandrine Josso (Modem), porte-parole de l’association #MendorsPas, qui accuse elle-même le sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu en novembre 2023. Une affaire pour laquelle elle "espère" un procès en 2025.
"C’est remarquable qu’elle (la victime) ait accepté que ce procès ne soit pas à huis clos, ajoute l’élue de Loire-Atlantique. On va vraiment pouvoir parler de tout ce qui concerne les violences sexuelles, de toute la perversion autour de tout ça. Les 50 accusés et le fameux mari viennent de toutes les couches sociales. C’était à portée de clics."
Sandrine Josso souhaite la prolongation de sa mission sur la soumission chimique
En avril dernier, Sandrine Josso avait été chargée par le Premier ministre Gabriel Attal d’une mission sur "la soumission chimique comme forme de violence faite aux femmes". Elle souhaite qu’elle soit prolongée par le futur Premier ministre. "Je lance un message au futur locataire de Matignon pour la continuité de cette mission. Nous le devons, pour les victimes et pour tous les professionnels qui le réclament", souligne-t-elle dans Apolline Matin.
"Lors de ma mission, j’ai entendu énormément de victimes qui ont décrit tout ce qu’il s’est passé. Mais les victimes ne se rappellent pas toujours de tout. Une victime sur deux oublie complètement ce qu’il s’est passé. C’est ce qui complexifie encore plus les choses. C’est aussi un contre-la-montre parce que toutes ces substances disparaissent du sang très rapidement. Les victimes sont aussi confrontées, par l’amnésie et aussi les embuches qu’elles rencontrent pour accéder aux preuves, à énormément de difficultés."