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Procès des viols de Mazan: des peines de 4 à 20 ans demandées contre les 51 accusés

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Le parquet a terminé ses réquisitions ce mercredi au procès des viols de Mazan, demandant entre 4 et 20 ans de prison pour les 51 accusés. "Par ce verdict, vous direz que le viol ordinaire n'existe pas, que le viol par accident ou involontaire n’existe pas", a plaidé ce matin l'avocate générale, devant la cour criminelle du Vaucluse.

"Par ce verdict, vous direz que le viol par accident n'existe pas". Avant les plaidoiries de la défense qui débutent ce mercredi après-midi avec l’avocate de Dominique Pelicot, le parquet général a clos ses réquisitions - débutées lundi - ce mercredi matin au procès des vils de Mazan. Jusqu’à 18 ans de prison ont été requis contre les 50 autres accusés, jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot.

La peine minimale a été demandée contre Joseph C., 69 ans, seulement poursuivi pour atteinte sexuelle sur Gisèle Pelicot, et la peine maximale contre Dominique Pelicot, décrit comme le "chef d'orchestre" de la décennie de viols sur son épouse, qu'il droguait aux anxiolytiques pour la livrer à des inconnus recrutés sur internet. Toutes les autres peines requises s'étalent entre 10 et 18 ans de réclusion criminelle. 

"Communion dérangeante" entre les accusés

L'avocate générale a notamment affirmé qu'il y aura un avant et un après le procès des viols de Mazan, y voyant une pierre à l’édifice d’un changement de sociéte. Laure Chabaud a dit espérer une prise de conscience réelle et profonde de la part des accusés sur les faits et plus particulièrement sur la question du consentement.

D'autant qu'elle a dénoncé ce qu'elle a perçu parfois comme "une communion dérangeante", conduisant les accusés à se lever comme un seul homme, à reconnaître les faits mais pas l’intention. Se tournant vers eux, elle les a mis en garde: "Sachez messieurs que les formules magiques ne fonctionnent pas dans une enceinte judiciaire".

Elle va défendre Dominique Pelicot aujourd'hui
Elle va défendre Dominique Pelicot aujourd'hui
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S’adressant à la cour, la magistrate a ensuite déclaré: "Par ce verdict, vous direz que le viol ordinaire n'existe pas, que le viol par accident ou involontaire n’existe pas. Vous enverrez un message d’espoir à toutes les victimes de violences sexuelles et vous rendrez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot".

"Vous direz aux femmes qu’il n’y a pas de fatalité à subir, aux hommes pas de fatalité à agir. Par votre verdict, enfin, vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils", a conclu l’avocate générale.

Ouvrant le réquisitoire du parquet, Jean-François Mayet, procureur général adjoint, avait lui estimé qu'au-delà des peines, "l'enjeu" de ce procès était de "changer fondamentalement les rapports entre hommes et femmes".

Plaidoiries de la défense

Les plaidoiries se poursuivront jeudi avec celle de Patrick Gontard, avocat de Jean-Pierre M., 63 ans, accusé à part dans ce procès. Seul des 51 accusés à ne pas être poursuivi pour viol sur Gisèle Pelicot, il est jugé pour avoir reproduit le même procédé de soumission chimique sur sa propre épouse, afin de la violer, en compagnie de son mentor. Le parquet a réclamé 17 ans de réclusion criminelle à son encontre.

Trois autres avocats plaideront ce jour-là pour leurs clients. Puis les autres plaidoiries de la défense s'étaleront jusqu'au 13 décembre, selon un calendrier prévisionnel partagé mardi avec la presse.  Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre.

Marion Dubreuil avec LM