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Police-Justice

Procès des viols de Mazan: le huis clos écarté, l'audience publique pour les 51 accusés

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La cour criminelle départementale du Vaucluse a prononcé, à la demande de la victime, la publicité des débats au procès de 51 hommes accusés de viols aggravés qui s'est ouvert ce lundi matin à Avignon.

Ouverture ce lundi du procès du mari qui faisait violer sa femme inconsciente par des inconnus devant la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon. Une femme droguée chimiquement.

Les uns après les autres, les 51 accusés ont décliné leurs professions: ouvriers du BTP, chauffeur-routier à la retraite, infirmiers, ambulanciers… Des hommes de tout âge qui parlent depuis le box pour les 18 accusés détenus et à la barre pour les autres. L’un d’entre eux a justifié son retard par la rentrée des classes, précisant qu’il avait "accompagné son enfant à l’école", comme n’importe quel père de famille ce lundi 2 septembre.

Ils se sont exprimés d’une voix souvent mal assurée, sous le regard de la victime, qui découvrait ces hommes pour la première fois, derrière des lunettes fumées. À l’exception de son ex-mari, avec qui elle a partagé 40 ans de vie commune. Le septuagénaire aux cheveux blancs est arrivé dans le box sur une béquille. Il est isolé des autres accusés par une escorte.

Les débats ne seront pas à huis clos

Son ex-femme, accompagnée de leurs enfants, également partie civile, souhaite que cette audience soit publique. “Elle n’a pas à se cacher”, a expliqué son avocat à la cour. "Qu’on le veuille ou non, ce procès dépasse les limites de cette enceinte. Et le huis clos, c’est aussi demander à ma cliente de s’enfermer avec ceux qui l’ont agressée", a expliqué son avocat, Me Babonneau.

"Les violences sexuelles dans ce pays s’honorent du silence. Alors ici pas de silence et publicité totale des débats comme le demandent les parties civiles", a plaidé en soutien Me Camus, pour les enfants de la victime.

En face, l’avocat général s’oppose à la publicité des débats pour ne pas "exposer l’intimité la plus poussée des parties". Sans vouloir pour autant étouffer "un débat dont la presse se fait l’écho". Il rappelle qu’il est question de "faits d’une extrême violence" qui ont eu lieu pendant près de dix ans. Des photographies et des vidéos seront nécessairement visionnées puisqu’une partie des faits est contestée.

Après délibération, la cour a accédé à la demande de la partie civile en rejetant le huis-clos demandé par le parquet et la défense. Les débats seront donc ouverts au public.

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours